« Un effort spécifique demandé aux plus hauts revenus » : François Bayrou veut mettre les plus riches à contribution
L’exécutif promet de lutter contre la fraude fiscale et envisage une chasse aux niches fiscales « injustes et inutiles ».
Une taxe bientôt imposée aux ménages aisés ?
Un effort demandé aux plus riches ? Les protestations de la population auraient-elles ramené l’exécutif à la raison ? Après avoir proposé de taxer les retraités ou suggéré de piocher dans l’épargne des Français, il est temps de s’attaquer aux plus riches. Une volonté d’apaiser le débat qui intervient alors même que François Bayrou s’apprête à se soumettre au vote de confiance. Or, les déclarations qui ont suivi l’annonce laissent présager le pire…
S’il est sur un siège éjectable, le Premier ministre ne se laisse pas décourager et s’efforce de combler tout l’échiquier politique. Notamment la gauche qui, jusqu’ici, s’est montrée farouchement opposée à la quasi-totalité des mesures évoquées par l’exécutif pour combler la dette publique.
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En 10 ans, le patrimoine des 500 plus grandes fortunes de France a augmenté de 1000 milliards d'euros. Soit plus de 10% par an sur la période, creusant fortement les inégalités.
Or, aujourd'hui, alors que l'impôt est censé être progressif, les plus riches de notre pays sont…
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) February 11, 2025
Lors de la présentation de son plan de redressement à l’université d’été de la CFDT, il a ainsi évoqué la mise à contribution des plus riches. « Lorsque vos moyens sont plus importants, votre contribution au redressement des finances publiques doit l’être aussi. C’est pourquoi un effort spécifique sera demandé aux plus hauts revenus [65 000 ménages les plus aisés, ndlr], à ceux qui optimisent leur fiscalité en particulier« , assure-t-il à l’auditoire. Cela concerne les foyers dont le revenu fiscal dépasse 250 000 euros (célibataire, veuf, séparé ou divorcé, sans enfants) ou 500 000 euros en cas d’imposition commune (mariage, pacs), précise Le Point.
Lutte contre la fraude fiscale
Non content de solliciter ceux qui semblaient s’en tirer sans difficulté, le maire de Pau évoque une chasse aux niches fiscales. « Les niches fiscales, qui profitent d’abord aux ménages aisés et aux grandes entreprises, seront supprimées chaque fois qu’elles seront constatées comme injustes et inutiles« . Une mesure coup de poing qui promet d’allonger la liste de ses détracteurs. Car, bien déterminé à combler la dette, il n’épargne ni les entreprises, ni les ménages.
Concernant les premières, il propose « une diminution des aides aux entreprises équilibrée par un allègement des normes, des complexités, de la bureaucratie ».
François Bayrou ne s’arrête pas en si bon chemin. La fraude fiscale est également dans le viseur de l’exécutif et la lutte contre ce phénomène va être « intensifiée grâce à un projet de loi ». Il en est de même pour les fraudes sociales. Toutefois, il l’assure : rien n’est figé. « Toutes les propositions que nous avons faites sont ouvertes au dialogue », indique-t-il aux partenaires sociaux.