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L’AVC en hausse chez les 18-50 ans : les 6 causes principales et l’importance des dépistages pour le prévenir

Publié par Gabrielle Nourry le 11 Juin 2025 à 12:05

Environ 10 à 15 % de tous les AVC surviennent chez des adultes de moins de 50 ans, avec une nette prédominance chez les femmes. Voici les principaux facteurs de risque à surveiller et ce qu’il faut faire pour les prévenir.

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Des études récentes, menées aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, le confirment : l’AVC ischémique chez les jeunes adultes est en augmentation, tout comme l’est aussi la fréquence des facteurs de risque traditionnels associés à l’AVC, généralement fréquents chez les personnes âgées (hypertension, dyslipidémie, diabète, tabac et obésité).

L’idée la plus répandue est que l’AVC est une pathologie exclusivement liée aux personnes âgées, ce qui est vrai dans la mesure où l’incidence (le nombre de nouveaux cas par an) et la prévalence (le nombre total de personnes touchées à un moment donné dans une population) augmentent avec l’âge.

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Aujourd’hui pourtant, A.L.I.Ce. Italia Odv – l’Association italienne pour la Lutte contre l’Ictus Cérébral, une organisation de bénévoles active sur tout le territoire italien – souhaite attirer l’attention sur le nombre croissant de cas chez les jeunes adultes, avec un impact inévitablement dévastateur sur la vie des personnes concernées : environ 10 à 15 % de tous les AVC se produisent chez des adultes âgés de 18 à 50 ans, avec une nette prédominance chez les femmes.

« Ce phénomène semble s’expliquer non seulement par l’absence de prévention des facteurs de risque classiques, mais aussi par des particularités liées à la jeunesse, comme la présence de prédispositions génétiques et la consommation répandue d’alcool et de drogues, connues pour favoriser l’apparition d’un AVC ou en augmenter le risque. Les jeunes semblent sous-estimer ces risques, et ne consultent que rarement leur médecin », explique la Professeure Marina Diomedi, responsable de l’Unité AVC à la Fondation Polyclinique Tor Vergata de Rome et membre du comité scientifique d’A.L.I.Ce. Italia Odv.

« L’apparition d’un AVC chez les jeunes adultes est aussi associée à un taux de mortalité plus élevé, et surtout à une augmentation du risque de handicap permanent, d’autant plus grave que l’espérance de vie des survivants est longue », précise-t-elle.

Mais quelles sont exactement les causes possibles d’un AVC à un âge aussi jeune ?

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Les 6 principaux facteurs de risque d’AVC chez les jeunes

1. Hypertension artérielle et dyslipidémie

L’hypertension est l’un des principaux facteurs de risque d’AVC chez l’adulte, mais elle peut aussi avoir de graves conséquences chez les jeunes, tout comme l’hypercholestérolémie (responsable de plaques dans les artères coronaires et carotides), car ces pathologies sont souvent mal diagnostiquées ou mal prises en charge.

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2. Diabète

Environ 4 millions d’Italiens vivent avec cette maladie : 500 000 souffrent d’un diabète de type 1 (appelé aussi insulino-dépendant), et plus de 3,5 millions d’un diabète de type 2, lié à l’obésité et un mode de vie déséquilibré.

Un excès de sucre dans le sang durcit les vaisseaux sanguins, entrave la circulation, et favorise la formation de plaques d’athérome dans les artères. En cas de diabète, le processus d’athérosclérose est plus rapide et le risque d’AVC double.

3. Tabac

Il est prouvé que le tabagisme est associé à un risque accru d’AVC chez les jeunes, surtout lorsqu’il est combiné à d’autres facteurs de risque. Le risque augmente d’environ 40 % chez les fumeurs modérés (moins de 10 cigarettes par jour), et d’environ 80 % chez les gros fumeurs (plus de 20 cigarettes par jour).

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Le risque est 3 fois plus élevé chez les personnes de moins de 55 ans, contre environ 1,5 fois chez les plus âgés. Chez les femmes, la combinaison tabac + migraine avec aura + pilule contraceptive augmente fortement le risque de thromboembolie et d’AVC ischémique.

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Une récente étude souligne d’ailleurs que certains contraceptifs hormonaux pourraient augmenter les risques d’AVC et de crise cardiaque chez certaines femmes : un rappel utile dans ce contexte.

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4. Alcool

L’abus d’alcool, très courant chez les jeunes, est considéré comme un facteur de risque d’AVC ischémique et hémorragique.

Il agit comme facteur de risque classique, multipliant par 3 à 4 le risque de maladie cérébrovasculaire, mais aussi comme élément déclencheur, notamment en cas de consommation excessive en une seule fois (le « binge drinking » consiste à boire beaucoup d’alcool en peu de temps dans le but de s’enivrer). Le risque augmente proportionnellement à la quantité d’alcool consommée.

5. Drogues

L’abus de substances comme la cocaïne ou les amphétamines constitue un facteur de risque important d’AVC. Ces drogues augmentent la pression artérielle et abîment les vaisseaux sanguins, favorisant la formation de caillots.

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6. Migraine avec aura

Chez les jeunes femmes de moins de 45 ans, la migraine avec aura est considérée comme un facteur de risque indépendant pour les AVC ischémiques et les infarctus du myocarde.

Ce risque est multiplié par 3 en moyenne, mais peut grimper jusqu’à 7 fois en cas de tabac et de contraceptifs oraux, et jusqu’à 16 fois si s’ajoutent hypertension et obésité. À cela s’ajoute un facteur souvent méconnu : le groupe sanguin, qui pourrait jouer un rôle dans la probabilité de subir un AVC selon certaines recherches.

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Les jeunes sont à risque : la prévention est essentielle

« Un jeune victime d’un AVC peut subir de lourds handicaps : perte de mobilité, troubles cognitifs, problèmes de langage, troubles émotionnels », souligne Andrea Vianello, président de A.L.I.Ce. Italia Odv.

« Ces conséquences peuvent interrompre complètement le parcours scolaire, professionnel et social. Et bien souvent, les familles doivent réorganiser leur vie pour accompagner un jeune touché par l’AVC. Le soutien psychologique devient alors essentiel pour affronter ces bouleversements. »

Il est donc urgent de sensibiliser les jeunes à la connaissance et au suivi des facteurs de risque, en particulier l’hypertension, le diabète, la dyslipidémie et la consommation de substances. Certaines zones géographiques sont d’ailleurs davantage touchées par les AVC, comme l’ont montré les disparités entre départements français récemment observées.

Une éducation ciblée sur les principaux facteurs de risque est la clé de la prévention, pour promouvoir un mode de vie sain dès le plus jeune âge. Même si l’évaluation du risque est toujours personnalisée, il est important de considérer l’hérédité et les antécédents familiaux.

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Et il ne faut jamais oublier l’importance de faire régulièrement quelques examens de base, comme le suivi de la glycémie, du cholestérol, de l’IMC, de l’électrocardiogramme et de la pression artérielle.