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Parfums de luxe : ce que révèle vraiment l’enquête de 60 Millions de consommateurs sur nos flacons préférés

Publié par Killian Ravon le 06 Déc 2025 à 16:42

En 2019, une enquête de 60 Millions de consommateurs a passé au crible 16 parfums de luxe vendus en Europe. Et mis en lumière la présence d’allergènes. De perturbateurs endocriniens suspectés et de colorants CMR. Une alerte discrète à l’époque, qui refait surface à l’approche des fêtes. Alors que le parfum reste l’un des cadeaux les plus offerts.

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Quatre flacons de parfum élégants sur un meuble de salle de bain, dont un flacon doré en forme de goutte au premier plan.
Des flacons de parfum du quotidien, au cœur des questions sur la composition et les risques pour la peau.

Faut-il s’inquiéter pour autant de ces compositions, ou simplement apprendre à mieux les lire avant de se parfumer au quotidien ?

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Stand de marché avec plusieurs flacons de parfum alignés, vendeuse en arrière-plan et lumière naturelle mettant en valeur les bouteilles en verre.
Flacons de parfum sur un stand, là où commencent souvent nos coups de cœur olfactifs.
Crédit : Pixabay / Barni1
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Pourquoi 60 Millions de consommateurs s’est penché sur nos parfums préférés

Au pied du sapin comme pour les grandes occasions. Le parfum est souvent perçu comme un cadeau chic, personnel, presque inoffensif. En décembre 2019 pourtant, 60 Millions de consommateurs décide de tester 16 flacons iconiques. 6 eaux de toilette pour hommes. Et 10 eaux de parfum pour femmes. L’objectif n’était pas de juger la tenue ou l’odeur. Mais de regarder de près ce que contenaient réellement ces jus très vendus.

Les résultats font ressortir un point clé : en moyenne, chaque flacon analysé renferme 22 allergènes différents. Parmi eux, deux molécules reviennent quasiment partout, le linalol et le limonène. Très utilisés pour leurs notes fraîches ou florales. Mais connus pour leur potentiel sensibilisant. À cela s’ajoutent des composés suspectés d’agir comme perturbateurs endocriniens. Ainsi que des colorants CMR. C’est-à-dire classés ou suspectés comme cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction au sens réglementaire.

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Ce que rappelle cette enquête, c’est qu’il ne s’agit pas d’un problème isolé limité à un seul parfum. Les mêmes familles de substances se retrouvent dans plusieurs formules, parfois cumulées.

Un consommateur qui porte du parfum tous les jours, utilise des soins parfumés. Et des produits d’hygiène odorants peut donc additionner les expositions sans forcément en avoir conscience. C’est ce « cocktail » du quotidien qui a poussé le magazine à lancer un avertissement, surtout pour les personnes sensibles.

Gros plan sur un flacon de parfum transparent posé sur une surface claire, entouré de pétales roses, avec un éclairage doux façon nature morte.
Un flacon classique qui illustre bien la composition parfois plus complexe qu’il n’y paraît.
Crédit : Pixabay / NoName_13
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Allergènes, BHT, colorants CMR : ce que cachent certains flacons

Pour comprendre le sens de cette alerte, il faut revenir aux ingrédients mis en cause. Les allergènes d’abord, comme le linalol ou le limonène, sont très répandus en parfumerie. Ils contribuent au sillage du parfum mais peuvent, chez certaines personnes, déclencher des réactions cutanées : rougeurs, démangeaisons, eczéma localisé. Ils ne posent pas le même problème à tout le monde. Mais leur multiplication dans un même produit augmente la probabilité d’une sensibilité.

Autre acteur clé : le BHT (butylhydroxytoluène), un antioxydant utilisé pour éviter que le parfum ne s’oxyde au contact de l’air. Dans l’enquête, il est pointé comme substance suspectée de se comporter comme un perturbateur endocrinien, c’est-à-dire comme un composé pouvant interférer avec le système hormonal. Là encore, l’alerte ne signifie pas qu’un flacon isolé va provoquer une maladie, mais que la présence de BHT s’ajoute à d’autres sources d’exposition déjà très nombreuses dans la vie quotidienne.

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Enfin, l’étude s’est intéressée à certains colorants CMR, classés ou suspectés comme étant associés à un risque cancérigène au sens de la réglementation européenne. Il peut s’agir de pigments utilisés pour donner au jus sa teinte ambrée, rose ou dorée.

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Sur ce point, 60 Millions de consommateurs insiste : on parle ici de risque théorique, basé sur les classifications officielles, et non d’une démonstration de cancer provoqué par un parfum précis chez l’humain. Mais ces signaux suffisent à recommander la prudence, surtout quand le parfum est porté directement sur la peau, parfois plusieurs fois par jour.

Plusieurs flacons de parfum bleutés avec gouttelettes d’eau, mis en scène comme des produits de beauté haut de gamme prêts à offrir.
Des flacons très photogéniques… mais dont la liste d’ingrédients mérite aussi un coup d’œil.
Crédit : Pixabay / Sponchia
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Ce qui a changé depuis 2019 dans la composition des parfums

Depuis la publication de cette enquête, le paysage réglementaire a un peu évolué. Un exemple emblématique est celui du Lilial, également nommé butylphényl méthylpropional (ou butylphenyl methylpropional dans la liste INCI). Cette molécule utilisée pour ses notes florales a été classée CMR 1B au niveau européen, puis interdite dans les cosmétiques vendus dans l’Union européenne à partir du 1er mars 2022.

Concrètement, cela signifie que les versions de parfums fabriquées aujourd’hui pour le marché européen ne devraient plus contenir de Lilial. Cependant, des flacons achetés avant 2022, gardés dans une salle de bain ou un dressing, peuvent encore circuler. Sans oublier les achats réalisés hors UE, où les règles peuvent être différentes. Ce détail méconnu incite à regarder de près ses anciens flacons et à vérifier, le cas échéant, la date d’achat ou l’origine du produit.

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D’autres substances restent en revanche autorisées. Le BHT, par exemple, n’a pas été banni des cosmétiques, même s’il est surveillé. Les allergènes comme le linalol et le limonène figurent toujours dans de nombreuses compositions, puisqu’ils font partie intégrante du langage de la parfumerie. C’est donc moins une révolution totale des formules qu’un ajustement progressif, sous la pression des réglementations et des attentes des consommateurs.

C’est aussi pour accompagner ce mouvement que des outils comme le Cosméto-Score ont vu le jour, notamment du côté de 60 Millions de consommateurs. Ils permettent de noter les cosmétiques en tenant compte de leur impact potentiel sur la santé et l’environnement. Ces systèmes ne remplacent pas un avis médical, mais ils donnent un repère supplémentaire pour comparer des produits qui, à l’œil nu, se ressemblent beaucoup.

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Comment utiliser un parfum sans s’exposer inutilement ?

Face à ces informations, l’idée n’est pas de bannir tous les parfums, mais de reprendre un peu la main sur ses usages. Premier réflexe utile : lire la liste INCI figurant sur la boîte ou le flacon. On y repère les principaux allergènes (souvent regroupés en fin de liste), ainsi que des noms comme BHT ou butylphenyl methylpropional pour d’éventuelles anciennes versions. Ce n’est pas toujours très intuitif, mais avec un peu d’habitude, certains termes reviennent vite.

Pour un parfum ancien, conservé depuis plusieurs années, un coup d’œil à la date d’achat ou au pays de commercialisation peut aider à savoir s’il est concerné par les anciennes formulations. En cas de doute, certains services consommateurs fournissent, sur demande, la composition mise à jour d’un parfum, ce qui permet d’anticiper avant de racheter le même jus.

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Côté usage, quelques gestes simples limitent l’exposition sans casser le plaisir. Réduire le nombre de pulvérisations, éviter d’appliquer le parfum sur une peau irritée ou fraîchement rasée, privilégier parfois les vêtements plutôt que les zones directement cutanées, ou encore aérer la pièce après s’être parfumé sont autant de réflexes prudents. Les personnes à terrain allergique, les femmes enceintes et les jeunes enfants restent les publics pour lesquels cette prudence a le plus de sens.

Flacon de parfum transparent photographié de près, avec gouttes d’eau en suspension et arrière-plan flou évoquant un achat en ligne.
Un parfum moderne mis en scène comme un produit tendance, au cœur des habitudes d’achat actuelles.
Crédit : Pixabay / Sponchia

Des outils utiles pour choisir un nouveau flacon

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Pour choisir un nouveau flacon, les outils de décryptage comme le Cosméto-Score ou certaines applications d’analyse d’ingrédients peuvent compléter le regard. Ils ne dispensent pas de consulter un professionnel de santé en cas de problème de peau, mais ils permettent de repérer plus rapidement un parfum très chargé en allergènes ou contenant encore un antioxydant comme le BHT.

Et si vous possédez un parfum acheté avant 2022 dans un pays hors UE, la réflexion peut être encore plus pertinente. Sans verser dans l’angoisse, savoir que certaines versions anciennes pouvaient contenir du Lilial ou des colorants CMR aide à arbitrer entre finir le flacon ou privilégier une formule plus récente et mieux encadrée.

Flacon de parfum posé devant des roses roses et des perles décoratives, lumière douce soulignant l’aspect romantique de la composition.
L’image parfaite du parfum romantique, qui n’empêche pas d’examiner sa composition.
Crédit : Pixabay / Lolame
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Quels parfums sont pointés par le test de 2019 ?

Reste la question que beaucoup se posent au moment de choisir un cadeau ou de se parfumer : quels flacons, précisément, ont été déconseillés par 60 Millions de consommateurs dans ce test réalisé en 2019 ?

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Parmi les 16 références analysées, quatre parfums de luxe très connus ont été épinglés pour la combinaison d’allergènes nombreux, de BHT et, pour certaines versions, de colorants CMR associés à un risque cancérigène au sens réglementaire. Il s’agit de J’adore (Dior), Angel (Mugler), Flower by Kenzo (Kenzo) et Le Mâle (Jean-Paul Gaultier). À l’inverse, des best-sellers comme Coco Mademoiselle (Chanel) ou Black Opium (Yves Saint Laurent) s’en sortaient mieux sur la composition, tout en contenant encore plusieurs sensibilisants forts.

Important à garder en tête : ces conclusions reflètent les compositions analysées en décembre 2019. Depuis, certaines formules ont pu être ajustées, notamment après l’interdiction du Lilial au 1er mars 2022 dans l’Union européenne.

Mais des flacons plus anciens ou achetés hors UE peuvent toujours être présents dans les salles de bain. D’où l’intérêt, avant de juger uniquement au nom inscrit sur le flacon, de regarder aussi les mentions figurant au dos de la boîte.

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En résumé, l’enquête de 60 Millions de consommateurs ne dit pas qu’un parfum isolé va forcément rendre malade, mais elle rappelle que nos flacons les plus iconiques peuvent concentrer allergènes, perturbateurs endocriniens suspectés et colorants CMR.

L’enjeu aujourd’hui n’est pas de renoncer au plaisir olfactif, mais de l’accompagner d’un réflexe simple : lire les étiquettes, surveiller les anciennes versions et ajuster l’usage, surtout pour les profils les plus fragiles.

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