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Pourquoi bâiller est-il contagieux ?

Publié par Mélaine le 28 Déc 2018 à 22:35

« Un bon bâilleur en fait bâiller dix ». Ah, ce proverbe, on l’a tous expérimenté au moins une fois dans sa vie. Tous ? Presque. Mais savez-vous pourquoi bâiller est si contagieux ? Et, tout simplement, savez-vous pourquoi on bâille ? Voici quelques éléments de réponse qui risquent bien de vous étonner !

Pourquoi bâille-t-on ?

250 000 fois. C’est une moyenne, mais c’est aussi le nombre de fois que nous bâillons dans une vie. Et bâiller, quand on y pense, c’est assez étrange. Une drôle de sensation qui commence dans la tête, vient sur les tempes et nous oblige a ouvrir la bouche pour inspirer et expirer de l’air.

 

Et bien sachez qu’aussi courant soit-il, le bâillement reste un mystère pour la science. Ou presque. Si on l’associe à la fatigue, au stress, à la faim, à un manque de stimulation ou à l’ennui, on ne sait toujours pas avec exactitude pourquoi nous bâillons. La réponse la plus probable émane d’études récentes. Il s’agirait d’une manière de refroidir le cerveau et de le re-stimuler à la vigilance.

 

Refroidir le cerveau ? Oui ! Tout simplement parce que le cerveau est très coûteux pour l’organisme. S’il a la taille d’un pamplemousse, il n’en reste pas moins qu’il consomme 40% de notre énergie métabolique. Autant dire qu’il surchauffe. Bâiller lui permettrait donc de le refroidir, de retrouver son énergie et de stimuler la vigilance.

 

Bâiller : la contagion ne touche pas tout le monde

Et c’est, là aussi, un thème qui intéresse de très près les chercheurs. Pourquoi bâiller est-il contagieux ?

 

Pour répondre à cette question, soulignons que nous ne sommes pas les seuls à connaître cette contagion. Chez les primates aussi, le bâillement est contagieux.

 

L’hypothèse la plus probable reste que ce curieux phénomène en appelle à la « théorie de l’esprit ». C’est à dire notre capacité, comme pour le rire par exemple, à adopter le point de vue de l’autre en décodant son état émotionnel.

 

Sauf que ce phénomène ne toucherait pas tous les êtres humains. Cela voudrait dire que nous ne sommes pas tous dotés, au même degrés, de compassion. D’ailleurs, le Dr Olivier Walusinski, médecin généraliste à la retraite et qui étudie depuis des années ce phénomène, rapporte que : « environ trois-quarts de la population est sensible au bâillement, et ce, d’autant plus qu’un lien affectif nous lie à cette personne ». 

 

Et, fait amusant, des publicitaires des années 1960 ont remarqué que les personnes les plus sensibles aux bâillements des autres étaient également les plus réceptives à la publicité.

 

Ce qui reste totallement incroyable, c’est que chez les chimpanzés, ces bâillements se font le plus généralement avec une autre espèce : l’humain. Cela signifierait que, s’ils sont capables de bâiller avec leurs mères et leurs proches, les chimpanzés ne bâillent pas avec tout le monde. Ils ressentiraient alors plus d’empathie envers les humains qu’envers certains membres de leur espèce. Une empathie inter-espèces, donc.

 

A noter que cette empathie inter-espèces a été démontrée entre les chiens et leur maître. Une étude britannique avait réussi à montrer que 75% des chiens répondent au stimuli visuel du bâillement de leur maître … En bâillant !