Jours fériés supprimés : une très mauvaise nouvelle pour votre fiche de paie
La mauvaise nouvelle est tombée : deux jours fériés risquent d’être supprimés pour l’année 2026 dans le cadre du projet de loi des finances. Une annonce faite par François Bayrou et qui a du mal à passer. D’autant que, non, si vous travaillez sur ces jours fériés, vous ne gagnerez pas un centime de plus.
Le budget 2026 qui ne passe pas
« Travailler plus pour gagner plus », disait Nicolas Sarkozy. Mais, apparemment, pour le premier ministre actuel, François Bayrou, ce sera davantage : travailler plus pour gagner moins. Car oui, le premier ministre a récemment exposé sa feuille de route pour le budget 2026 et ce dernier risque de faire mal.
Mal au porte-monnaie, surtout. Pour beaucoup de citoyens et de politiciens des oppositions, ces mesures annoncées devraient grandement impacter votre pouvoir d’achat.
Ce 15 juillet 2025, François Bayrou a annoncé les premières mesures de son projet de loi des finances pour 2026. C’était lors d’une grande conférence, une conférence qui a fait beaucoup de bruit sur les réseaux, et surtout sur X (anciennement Twitter).
En 2024, l’ex-premier ministre Michel Barnier avait proposé son budget pour 2025. Il prévoyait 60 milliards d’économies pour rembourser la dette nationale. Pour rappel, le pays est endetté à plus de 3000 milliards d’euros. L’objectif, sur les années à venir, c’est de stabiliser la dette et éviter son augmentation.
Michel Barnier n’a pas convaincu les députés de l’Assemblée nationale avec son budget. Il a donc tenté de passer ce budget sans vote avec le 49.3. Mais, cela ne passe pas : une motion de censure est déposée, elle est votée, son gouvernement est renversé.
Un gros risque de censure pour le gouvernement
Son successeur, François Bayrou, a dû composer un nouveau budget pour 2025 dans la hâte. Ce budget ne plaisait pas forcément non plus. Il a tenté de le passer en force avec le 49.3, une motion de censure a été déposée, mais elle a été rejetée. Le budget est adopté pour février 2025.
Cet été 2025, le budget 2026 est à la rédaction et le texte doit passer au vote auprès des députés de l’Assemblée nationale entre octobre et décembre 2025. Dans cette optique, ce 15 juillet, François Bayrou a donc exposé sa feuille de route pour ce projet de loi des finances.
Des mesures annoncées par François Bayrou qui ne plaisent pas
Lors d’une conférence, il a alors annoncé plusieurs mesures qui pourraient donc se trouver dans son texte de budget 2026. Mais, plusieurs de ces mesures ne plaisent pas et ont été fortement critiqué par les oppositions et les citoyens.
Par exemple, il a annoncé que les effectifs des fonctionnaires pourraient être réduits, mais aussi que les remboursements pour les affections de longue durée pourraient ne plus être à 100 %.
Mais, ce qui a réellement fait bondir les oppositions, ce sont ces deux mesures phares : le gel des dépenses et la suppression de deux jours fériés.
Sur ces deux mesures, le Rassemblement national (RN) et la France Insoumise (LFI) ont massivement réagi sur les réseaux. Parlons d’abord de la première : le gel de dépenses. Il y a peu, François Bayrou demandaient au Français de fournir un nouvel effort pour 2026.
À lire aussi
Le gel des dépenses devrait être un bon exemple d’effort. Concrètement, le gel des dépenses implique que les dépenses de l’État seront gelées en 2026 comme si nous étions en 2025. Cela signifie que les dépenses n’augmenteront pas ou ne s’abaisseront pas en fonction de l’inflation.
Ainsi, les pensions de retraites n’augmenteront pas en 2026 pour s’aligner avec la hausse des prix, pareil pour les prestations sociales qui ne seront pas revalorisées. Et cela implique aussi le gel du barème de l’impôt sur le revenu et donc l’éventualité de payer davantage d’impôts en 2026.
Le gel des dépenses s’apparente à une année blanche, notion que nous expliquions dans un précédent article. Autrement dit : les prix augmentent, mais les rémunérations n’augmentent pas. Forcément, cette mesure a été très critiquée.
Deux jours fériés bientôt supprimés ?
Mais, elle n’arrive pas seule. François Bayrou a aussi annoncé la possibilité de supprimer deux jours fériés pour l’année 2026. Le premier ministre a donné deux exemples : le 8 mai et le lundi de Pâques. Pour l’instant, ce n’est pas acté, déjà parce que le texte n’a pas encore été voté.
Cette mesure, comme les autres mesures annoncées, a également été fortement critiquée par les oppositions. Nous vous mettons les réactions à ce budget 2026 un peu plus bas dans l’article.
En France, il y a plusieurs jours fériés dans l’année. Cela veut dire qu’on ne travaille pas, traditionnellement, ces jours-là. Ce sont comme des dimanches. Certaines personnes travaillent durant les jours fériés, mais la plupart du temps, ce n’est pas le cas. Cela dépend de votre contrat de travail.
Les jours fériés, vous n’avez pas le droit de faire trop de bruits, comme un dimanche. Mais, surtout, c’est un jour de repos pour des millions de travailleurs.
En 2025 et 2026, voici les jours fériés : le 1er janvier (jour de l’an), le lundi de Pâques, la fête du travail ou le 1er mai, le 8 mai, l’Ascension du 29 mai, le lundi de Pentecôte, le 14 juillet soit la fête nationale, l’Assomption, le 1er novembre ou la Toussaint, l’Armistice de 1918 soit le 11 novembre et le 25 décembre.
Beaucoup de ces jours fériés viennent de la culture chrétienne. Et il y a aussi le 8 mai et le 11 novembre qui sont généralement chômés pour commémorer la fin de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale.
Des jours de repos en moins et qui ne seront plus payés à la hausse
Voici ce que dit le Service Public sur les jours fériés ici : « Les jours fériés peuvent être chômés ou travaillés et rémunérés à des conditions qui varient selon les jours concernés (1er mai ou autre). Dans certains cas, ils permettent également de bénéficier d’un pont ».
« Le 1er mai est le seul jour obligatoirement chômé pour tous les salariés, le travail n’étant prévu ce jour-là que dans certains établissements et services (hôpitaux, transports publics…) où le travail ne peut pas être interrompu en raison de la nature de l’activité », lit-on.
À lire aussi
« D’autres jours fériés peuvent exister dans une région, une localité ou dans certains secteurs d’activité. C’est le cas, par exemple, de l’Alsace et de la Moselle qui bénéficient également du Vendredi Saint et du 26 décembre », ajoute le site.
« L’employeur peut également accorder un pont aux salariés, en particulier entre un ou deux jours de repos hebdomadaire et un jour férié. Les heures perdues du fait du pont peuvent être récupérées, les salariés étant amenés à effectuer un autre jour les heures de travail perdues », lit-on encore.
Les jours fériés non travaillés prévus par l’entreprise n’entrainent pas de perte de salaire, vous serez payé comme si vous travailliez ce jour-là. Et si vous travaillez un jour férié, vous pouvez aussi avoir droit à une meilleure rémunération, selon les termes de votre contrat.
Pas un centime de plus pour ces jours-là
Ce n’est pas une obligation, sauf souvent pour le 1er mai, mais la plupart des entreprises paient davantage si le salarié travaille un jour férié. Et c’est précisément ce qui inquiète les Français.
Si deux jours fériés sont supprimés, cela voudrait dire que les salariés devraient obligatoirement travailler deux jours de plus dans l’année. Non seulement, cela implique deux jours de repos en moins, mais cela veut aussi dire que les salariés qui travaillaient ces jours fériés ne seront plus payés davantage dès 2026.
Un peu comme le système de la journée de solidarité ?
« On va demander aux Français de travailler deux jours supplémentaires, sans baisse de salaire puisque ces jours leur étaient déjà payés, a-t-elle expliqué. En contrepartie, les entreprises devront s’acquitter d’une contribution versée à l’État« , a déclaré la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.
En fait, la suppression de ces deux jours fériés pourrait s’apparenter au même système que la journée de solidarité. « La journée de solidarité consiste en une journée de travail supplémentaire. Elle est destinée au financement d’actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées », lit-on ici.
En général, cela veut dire que les salariés travaillent « gratuitement » durant un jour normalement férié afin de financer l’autonomie. La journée de solidarité dépend de l’entreprise, mais c’est souvent le lundi de Pentecôte.
Pourquoi le 8 mai et le lundi de Pâques ?
Là, ce serait donc le 8 mai et le lundi de Pâque. Pour Bayrou, le lundi de Pâque n’aurait plus vraiment de signification religieuse maintenant, ce qui justifierait ce choix.
« Le dimanche de Pâques clôt la semaine sainte, pendant laquelle Jésus prit son dernier repas, le jeudi, a été crucifié le lendemain, le Vendredi saint, et ressuscité trois jours plus tard, le dimanche de Pâques », lit-on ici. Le lundi de Pâque est alors férié.
Le 8 mai est un choix encore plus étrange. Pour cause, le 8 mai est un jour férié de commémoration pour la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bayrou pense qu’il y a trop de jours fériés en mai et donc pense supprimer le 8 mai.
Des réactions très vives et une pétition mise en ligne
Depuis cette annonce, les syndicats s’insurgent contre cette idée. « C’est une fausse bonne réponse, puisque ça a des conséquences catastrophiques sur la majorité de la population », explique Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT.
Des pétitions ont même été partagées en masse pour lutter contre cette mesure. Et, le Rassemblement national et LFI se sont montré formellement contre cette mesure sur les réseaux. Voici quelques réactions :
« Bayrou déclare la guerre sociale. Suppression de 2 jours fériés, non remplacement d’1 fonctionnaire sur 3, déremboursement des médicaments, attaque sur l’assurance chômage, sur les arrêts maladie, privatisations », écrit Mathilde Panot.
« La violence sociale du plan Bayrou est-elle mesurée par son auteur ? […] Un symbole : les deux jours fériés supprimés égalent le revenu de l’impôt sur la fortune que Macron interdit de rétablir… », écrit Mélenchon.