Suppression de la cinquième semaine de congés payés : la mesure qui ne passe pas
C’est le coup de grâce pour le gouvernement : après les annonces de François Bayrou pour le budget 2026, la ministre du Travail a proposé de « monétiser » la cinquième semaine de congés payés des salariés Français. Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ?

La France endettée, François Bayrou veut stabiliser la dette nationale
Comme vous le savez, la France est un pays endetté. Actuellement, le pays a une dette nationale supérieure à 3000 milliards d’euros. Cela place la France au rang de troisième pays le plus endetté d’Union européenne, après la Grèce et l’Italie.
Désormais, le but du gouvernement en place, c’est de rembourser cette dette. La France emprunte chaque année et l’objectif serait donc de stabiliser cette dette pour qu’elle n’augmente plus. C’est le but du gouvernement pour les années à venir.
Selon François Bayrou, le premier ministre en place, cet objectif pourrait être faisable d’ici à 2029. La dette ne sera pas remboursée, mais elle ne se creusera plus. Pour arriver à cet objectif ambitieux, le gouvernement doit à la fois trouver de quoi faire des économies et trouver de l’argent.
Le budget 2026 en cours de rédaction
L’ex-premier ministre Michel Barnier avait déjà fait une tentative fin 2024. Il avait proposé un budget pour 2025 et il proposait environ 60 milliards d’économies et d’argent trouvé sur cette année. Mais, son budget n’a pas du tout été approuvé par les députés de l’Assemblée nationale.
Face aux discordes, il a tenté de passer son budget 2025 en force, sans vote, au 49.3. Mais, une motion de censure a été déposée et a été votée favorablement. Son gouvernement a été renversé. Son successeur, François Bayrou, a donc dû composer un budget 2025 hâtivement.
Là aussi, il a tenté de le faire adopter au 49.3. Une motion de censure a été déposée, mais elle n’a pas été adoptée. Le budget 2025 entrait en vigueur en retard, en février 2025.
Pour le budget 2026, François Bayrou annonçait aux Français que ces derniers devraient fournir un effort collectif afin de limiter la dette du pays. Cet été 2025, le premier ministre s’attèle à la rédaction de son projet de loi des finances 2026.
Après rédaction et de possibles négociations sur les mesures, ce texte passera au vote à l’Assemblée nationale entre octobre et décembre 2025. Mais, récemment, le premier ministre a révélé sa feuille de route pour le budget 2026.
François Bayrou menacé de censure pour son budget 2026 ?
Il a révélé plusieurs mesures proposées dans ce budget, ce qui a suscité de très nombreuses critiques. Après ses annonces, les oppositions ont massivement réagi (surtout le Rassemblement national et La France Insoumise). Certains assurent qu’il devra utiliser le 49.3 pour faire passer ce budget en l’état.
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Et s’il prononce un 49.3 pour son budget, il y a de fortes chances qu’une motion de censure soit déposée. François Bayrou pourrait donc vivre ses derniers mois à Matignon. En effet, si la motion de censure est votée favorablement, son gouvernement sera renversé comme celui de Michel Barnier.
Des mesures annoncées très critiquées
Parmi les mesures annoncées par François Bayrou, que vous pouvez retrouver sur le site du gouvernement, il y a notamment annoncé l’instauration d’une sorte d’année blanche. Il s’agit en fait d’un gel des dépenses du gouvernement en 2026 comme si nous étions en 2025.
Autrement dit, les dépenses ne seront plus alignées sur l’inflation. Les retraites n’augmenteront pas, ni les allocations, et certains devront certainement payer davantage d’impôts en 2026 à cause de cette mesure.
François Bayrou a aussi déclaré la nécessité de travailler davantage afin d’éponger cette dette. Ainsi, plusieurs mesures sont pointées du doigt. Par exemple, une nouvelle mesure concernant les arrêts maladies.
Le « médecin généraliste pourra déterminer une reprise anticipée du travail pour les arrêts maladies« , peut-on notamment lire. Mais, ce n’est pas tout. François Bayrou a également parlé de supprimer deux jours fériés.
En effet, le premier ministre pense supprimer des jours fériés, ce qui ferait deux jours de repos en moins pour les salariés. Cette mesure annoncée a fait un raz de marée sur la toile, critiquée par quasiment tout le monde sur les réseaux.
Pour rappel, actuellement, les Français travaillent déjà sur un jour férié à cause de la journée de solidarité. Durant cette journée, souvent le lundi de Pentecôte, les travailleurs travaillent « gratuitement » pour financer l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées.
C’est la fin de la cinquième semaine de congés payés ?
Et, une mesure encore plus récente vient d’être mise sur la table par la ministre du Travail en France. L’idée ? Travailler pendant sa cinquième semaine de congés payés contre de l’argent. Vous ne comprenez pas ? On vous explique.
Dernièrement, de nombreuses idées au sujet des congés payés ont été émises. Mais, généralement, il s’agissait d’ajouter des congés payés. Par exemple, ajouter des congés payés pour les personnes victimes de catastrophes naturelles, ou ajouter des congés pour les propriétaires d’animaux malades.
Mais, là, l’idée serait carrément de renoncer à 5 jours de congés payés. Alors, il ne s’agirait pas d’une suppression, mais d’une évolution. On vous explique ce qu’il se dit en ce moment. Comme nous le voyons dans cet article, la ministre du Travail s’est récemment exprimé sur le sujet des congés payés.
Zoom sur vos droits en matière de congés payés
Pour rappel, les congés payés sont des jours non travaillés mais rémunérés dont chaque salarié a droit. En général, on estime que chaque salarié a droit à 2,5 jours ouvrables de congés payés par mois travaillé.
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« Chaque mois de travail effectif ouvre droit à un congé de 2,5 jours ouvrables, sauf cas particulier. Pendant les congés, l’employeur verse au salarié une indemnité de congés payés », explique le Service Public.
« Tout salarié a droit chaque année à des congés payés, quel que soit son contrat de travail (CDI, CDD ou contrat d’intérim). Le salarié bénéficie des congés payés qu’il travaille à temps plein ou à temps partiel », peut-on aussi lire.
Le salarié a donc droit à 2,5 jours par mois de congés payés, sauf exceptions. Cela correspond à 30 jours ouvrables pour une année de travail, soit 5 semaines de congés payés. Après avoir cumulé des congés payés, vous pouvez poser ces jours de vacances auprès de votre entreprise.
L’employeur peut-il refuser les jours de congés ?
L’entreprise peut accepter ou non les jours posés et le salarié ne peut pas excéder 24 jours de congés posés en une fois et consécutifs.
Notez que si l’employeur refuse vos jours de congés payés demandés, il « doit respecter les dispositions conventionnelles qui s’appliquent dans l’entreprise », lit-on ici.
« Le refus de l’employeur ne doit pas être abusif. Ce refus peut être justifié, par exemple, par la continuité du service ou une forte activité dans l’entreprise ou des circonstances exceptionnelles », ajoute le site de la Justice.
La ministre du Travail propose de « monétiser » la cinquième semaine
Vous l’avez donc compris, les salariés ont généralement le droit à 5 semaines de congés payés par année travaillée. Sauf que cela pourrait bientôt changer avec le budget 2026 si celui-ci est voté et si cette mesure est inscrite dans le texte final.
Comme l’explique donc La Dépêche, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, se serait exprimé et aurait proposé de « monétiser » cette cinquième semaine de congés payés. Une manière de demander aux Français de ne garder que 4 semaines de congés payés dans l’année pour ceux qui le veulent.
« Nous avons un objectif d’augmenter le temps de travail dans un contexte où déjà quatre salariés sur dix font des heures supplémentaires avec, par exemple, la possibilité de monétiser la cinquième semaine de congés payés », aurait déclaré la ministre.
Mais, dans l’idée, il ne s’agirait donc pas d’une suppression de cette cinquième semaine, mais d’une possibilité d’y renoncer. Dans la pratique, l’employé aurait le choix de garder sa semaine de congés payés, donc de jours non travaillés mais payés. Mais, il pourrait aussi choisir de la travailler.
Soit le salarié garde sa semaine de congés payés, soit il déciderait donc de travailler cette cinquième semaine de congés en échange d’une meilleure rémunération.
« Un tel mécanisme est déjà en vigueur depuis 2022 pour la monétisation des RTT. Ces jours-là sont payés avec une majoration horaire et les sommes perçues sont exonérées d’impôt sur le revenu et de cotisations vieillesse », explique alors La Dépêche.
Une mesure qui ne convainc pas
Pour le moment, cette mesure est seulement proposée. Dans les jours à venir, il est certain que des négociations seront engagées au sujet de ce budget 2026. Par exemple, concernant la suppression de deux jours fériés, certains pensent qu’un seul seulement sera supprimé à la suite de discussions.
La monétisation de la cinquième semaine de congés payés devrait aussi être négociée dans les jours à venir. Pour l’instant, en tout cas, l’idée ne séduit pas le syndicat de la CFTC.
« Avant de vouloir faire travailler plus les gens qui travaillent déjà, le sujet est de d’abord donner du travail à ceux qui n’en ont pas », a déclaré Cyril Chabanier, président de la CFTC, au Parisien.
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