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Succession : l’astuce (légale) qui permet à un héritier d’économiser 2 000 € chez le notaire

Publié par Killian Ravon le 29 Oct 2025 à 20:37

Au moment de régler une succession, la note peut vite grimper. Pourtant, une simple demande au notaire peut alléger sérieusement l’addition. En évitant une formalité souvent déléguée par réflexe, certains héritiers économisent plus de 2 000 €… sans rien enfreindre.

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Bureau de notaire avec chemise « Succession », formulaire, calculatrice et ordre de virement, panneau « Notaires » visible à la fenêtre.

Concrètement, il est possible de prendre en main une partie du dossier, même en présence de biens immobiliers. Voici comment cette décision — encadrée, et plus accessible qu’on ne le pense — permet de réduire les frais de succession.

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Ce que le notaire doit absolument faire (et ce qu’il peut ne pas faire)

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Après un décès, la mécanique administrative se met en route. Dans cette période délicate, deux actes relèvent systématiquement de la compétence du notaire. D’abord, l’acte de notoriété, qui identifie les héritiers et fixe leurs droits. Ensuite, le transfert de propriété une fois la succession liquidée. Avec l’inscription des nouveaux propriétaires au fichier immobilier des services fiscaux. Ces deux étapes sont obligatoires ; il faut un officier public pour authentifier et sécuriser la transmission.

En revanche, un troisième pan du dossier, que beaucoup confient par habitude au même professionnel, n’est pas imposé par la loi : la déclaration de succession. Dans la plupart des familles, le notaire la rédige et l’envoie à l’administration. C’est confortable, mais c’est facturé. Et comme la rémunération est proportionnelle au montant des actifs, l’addition peut devenir sensible quand le patrimoine est élevé.

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Une « formalités » qui peut coûter plus de 2 000 € (et comment l’éviter)

Parce qu’elle demande de la rigueur et du temps, la déclaration de succession est fréquemment externalisée au notaire. Le service est utile, surtout si le patrimoine est complexe ou s’il existe des tensions entre héritiers. Mais il a un coût non négligeable. Pour une succession avec un actif brut de 500 000 €, la facture pour cette seule prestation dépasse 2 000 €. C’est autant qui s’ajoute aux autres frais de succession.

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La bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes pas obligé de payer cette ligne. Rien n’empêche un héritier — ou un proche qui l’assiste — de remplir lui-même la déclaration. Le notaire reste alors cantonné à ses deux missions essentielles, tandis que la fiscalité déclarative est traitée directement par la famille. C’est légal, admis par l’administration, et possible même si la succession comprend des biens immobiliers.

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Façade d’un office notarial moderne à Saint-Égrève, enseigne visible, vue en journée, illustre concrètement le cadre d’une succession en France.
Devanture d’un office notarial : là où s’établissent acte de notoriété et transfert de propriété.
Crédit : Damouns / CC BY-SA 4.0.
Enseigne lumineuse de notaire à Soyaux, prise en plan large, met en scène le symbole officiel des études notariales françaises.
Panonceau de notaire : le repère des familles pour les démarches successorales.
Crédit : JLPC / CC BY-SA 3.0.

Remplir soi-même la déclaration : ce que le formulaire exige vraiment

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Sur le fond, le document reprend des informations factuelles : l’identité complète du défunt, des héritiers et leurs adresses, l’inventaire de l’actif et du passif, la quote-part de chaque héritier et les droits de succession correspondants. La notice 2705-SD sert de guide : elle détaille ce qui doit figurer dans la déclaration et la manière de présenter chaque poste.

Côté actif, il faut lister tous les biens taxables avec précision : établissements financiers (nom, adresse, numéro de compte), titres, liquidités, biens immobiliers (adresse exacte), objets de valeur. Côté passif, on recense les dettes : impôts restant dus, emprunts non remboursés, chèques émis non encaissés, charges exigibles. La différence entre l’actif et le passif constitue l’actif net successoral : c’est cette base qui sera taxée. Elle est ensuite répartie entre héritiers selon la dévolution fixée par l’acte de notoriété.

Cette étape prête souvent à confusion, mais la logique est simple : on totalise, on justifie, on documente. Et si un doute surgit, il est préférable de le mentionner explicitement plutôt que de l’ignorer. Mais saviez-vous que… la notice officielle précise la granularité attendue ? Un relevé daté, une référence de compte, une adresse de bien suffisent généralement pour asseoir la déclaration.

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Gros plan horizontal d’un panonceau de notaire à Soyaux, révèle l’emblème doré caractéristique des études notariales.
Le panonceau doré, signe distinctif des offices notariaux en France.
Crédit : JLPC / CC BY-SA 3.0.

Calculer les droits sans se tromper (et sans se perdre)

Une fois la part de chacun déterminée, il faut calculer les droits de succession. Chaque héritier bénéficie d’un abattement prévu par la loi, puis d’un barème progressif. Cette étape impressionne, mais elle est finalement assez accessible. Les simulateurs en ligne de l’administration permettent de reproduire le calcul en quelques minutes, en tenant compte de l’abattement, des liens de parenté et des transmissions antérieures éventuelles.

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Dans la pratique, l’essentiel est de rester cohérent : mêmes bases, même découpage de l’actif net successoral, mêmes hypothèses pour tous. C’est là que l’acte de notoriété joue son rôle : il donne la clé de répartition entre héritiers, ce qui verrouille la suite des opérations. Pour les patrimoines avec plusieurs comptes, différents établissements ou plusieurs biens, l’appui d’un proche organisé — ou un audit ponctuel chez le notaire — peut sécuriser le tri des pièces sans pour autant déléguer la déclaration de succession complète.

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Photo en plan large d’un office notarial au Sel-de-Bretagne, illustre l’accueil du public pour les démarches d’héritage.
Un office notarial en Bretagne, point d’entrée habituel des dossiers de succession.
Crédit : François GOGLINS / CC BY-SA 3.0.

Envoyer la déclaration : signature, virement… et un détail à ne pas oublier

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Une fois remplie, la déclaration de succession doit être signée et adressée au service des droits d’enregistrement du domicile du défunt. Elle part accompagnée du règlement des droits. Particularité importante : le paiement s’effectue par virement. Cela suppose un contact préalable avec le service compétent afin d’obtenir le RIB à utiliser. Sans ce RIB, l’ordre de virement ne peut pas être passé. C’est un petit détail logistique, mais c’est lui qui boucle réellement la formalité.

À cette étape, beaucoup s’interrogent : faut-il malgré tout repasser par le notaire pour « vérifier » ? Si le dossier est simple (références bancaires claires, pas de litige, actifs et dettes bien identifiés), rien ne l’impose. En revanche, dès que le patrimoine est complexe (sociétés, démembrements, biens atypiques) ou que des divergences apparaissent entre héritiers, l’intervention du professionnel s’impose pour sécuriser l’ensemble et éviter les erreurs coûteuses.

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Vue horizontale d’un office notarial à Bléneau, met en contexte la réalité des études en zones rurales.
En ville comme à la campagne, l’office notarial reste la porte d’entrée des successions.
Crédit : François GOGLINS / CC BY-SA 4.0.

Quand il vaut mieux déléguer… et quand il est pertinent d’économiser

Déléguer au notaire reste judicieux si la succession mêle des actifs difficiles à évaluer, des donations antérieures à rapporter, des risques de contentieux, ou des problématiques civiles (acceptation à concurrence de l’actif net, renonciation). Dans ces cas, les honoraires rémunèrent une expertise qui peut épargner des erreurs bien plus coûteuses.

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À l’inverse, lorsque la succession est composée surtout de comptes bancaires, d’un ou deux biens immobiliers clairement identifiés, d’un passif limité et d’héritiers d’accord, la déclaration de succession peut être traitée en interne : suivre la notice 2705-SD, documenter chaque ligne, faire valider un point précis au besoin, et signer. Les outils de simulation publics achèvent de rassurer sur le calcul des droits à payer. Ce choix n’empêche pas de confier au notaire ses deux missions obligatoires… et permet d’éviter une facture qui dépasse facilement 2 000 € pour un actif brut de 500 000 €.

Au fond, le cœur de la décision tient en deux critères : la lisibilité des éléments à déclarer, et la qualité du dialogue entre héritiers. Si ces deux conditions sont réunies, ne pas confier la rédaction de la déclaration de succession au notaire est une option légale et pragmatique.

Et c’est là que se niche la vraie « astuce » : tout en respectant le cadre, vous gardez la main sur une formalité non obligatoire, vous concentrez le notaire sur ses actes indispensables, et vous réduisez concrètement la facture finale. Révélation finale : dans le cas d’un patrimoine évalué à 500 000 €, cette simple décision représente plus de 2 000 € d’économies… pour une formalité que la loi vous autorise à gérer vous-même.

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