Bientôt un impôt sur les pourboires ? Cette proposition qui fait polémique
Et s’il n’était plus possible de laisser un pourboire (tips en anglais) dans votre restaurant ou bar préféré ? Une nouvelle proposition d’impôt sur les pourboires fait son chemin et risque de rendre cette pratique traditionnelle plus compliquée.
Budget 2026 : les pourboires bientôt imposables ?
Même si la culture du pourboire est moins présente en France qu’aux États-Unis, environ un Français sur trois aimerait laisser un peu d’argent à leurs serveurs préférés en allant au restaurant, au café ou au bar.
Laisser un pourboire, c’est une manière de remercier un serveur ou encore un barman, un restaurateur pour ses bons services. Mais, bientôt, il pourrait ne plus être possible de faire cette faveur. Dans le contexte politique actuel, le budget pour 2026 est dans tous les esprits.
Tandis que François Bayrou dépose sa démission, le futur premier ministre va devoir recomposer un budget pour 2026 afin de renflouer les caisses et rembourser la dette nationale. Dans ce cadre, beaucoup de propositions sont étudiées.
Il y a par exemple eu l’histoire de la suppression de deux jours fériés, la modulation de la cinquième semaine de vacances et toutes les autres propositions au sujet du travail. Et, il y avait aussi la fameuse année blanche, sans oublier la fin du remboursement de certains médicaments pour les ALD.
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Dans le même temps, il y avait aussi quelques propositions de nouvelles taxes, par exemple sur les ordures ménagères, et maintenant une proposition d’un impôt sur les pourboires. Ou plutôt, d’une fin des avantages fiscaux liés aux pourboires.
Une « menace pour l’emploi » ?
Depuis 2022, les salariés qui reçoivent des pourboires ont droit à une exonération sur leurs pourboires s’ils gagnent moins de 1,6 % du SMIC. Pour 39 heures par semaine, ça fait 2000 euros net par mois. Sauf que cet avantage prend fin ce 31 décembre 2025 après deux reconductions.
Mais, il se pourrait que l’exonération ne soit finalement pas reconduite et que les pourboires deviennent finalement imposables en 2026. Pour l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), si cette mesure passait, ce serait une vraie « menace pour l’emploi ».
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Éric Abihssira, vice-président confédéral de l’UMIH, rappelle également que deux enquêtes ont été lancées par l’organisation afin d’argumenter contre cette proposition face au gouvernement. Selon l’organisme, 86 % des employeurs jugeraient les pourboires comme indispensables.
92 % des sondés seraient contre cette proposition d’impôt sur les pourboires et 70 % ont déclaré être inquiets quant à cette proposition. Même constat chez les salariés : 81 % sont contre cette proposition et 76 % sont inquiétés par cette possibilité.
Une perspective qui « choquera l’opinion publique »
« En haute saison, les pourboires représentent entre 12 000 et 15 000 euros par mois dans mon établissement. Si je devais les soumettre à cotisations, ce seraient plusieurs dizaines de milliers d’euros supplémentaires par an », explique Éric Abihssira, qui est aussi restaurateur.
Selon lui, cette mesure pourrait aussi provoquer « une fuite massive des salariés qui changeraient de métier », une perspective qui « choquera l’opinion publique », explique-t-il.
D’autant que, pour les restaurateurs, le pourboire s’apparente surtout à une forme de don. Or, les dons ne sont pas imposables jusqu’à 31 865 euros tous les quinze ans.
- 10/09/2025 à 12:42Et pourquoi ça ferait polémique ?Dans n’importe quelle profession toutes les primes sont imposables ,pourquoi pas eux?
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