La taxe sur les petits colis adoptée par l’Assemblée nationale
Décriée par les élus RN, la taxe de deux euros est accusée de peser sur le budget des acheteurs des milieux modestes et de la classe moyenne.
Taxe sur les petits colis : le RN farouchement opposé à la mesure
Les petits colis sous le coup d’une taxe de 2 euros. La mesure faisait parler alors même qu’elle était encore en discussion. Adoptée ce 19 octobre dans le cadre du Budget 2026, elle suscite de nombreuses réactions parmi les élus qui redoutent une répercussion sur la consommation populaire et la classe moyenne.
Dans le détail, 208 députés contre 87 ont approuvé la taxe. On note une forte opposition du côté du RN, tandis que la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR (allié de Marine Le Pen) ont voté pour. Une forte approbation motivée par les récents débats que soulève l’arrivée de Shein sur le territoire français. Déjà épinglée pour ses ravages écologiques, la plateforme chinoise multiplie les faux-pas, parmi lesquels la vente de produits illicites et non conformes.
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Si les arguments tiennent la route, les élus RN restent sur la réserve. La raison ? « Ce n’est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c’est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes », martèle le député Jean-Philippe Tanguy. « Faire croire aux Français qu’en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c’est se moquer du monde », renchérit Marine Le Pen.
« Ceux qui ne voteront pas cette taxe n’ont pas choisi la France »
Soucieuse de l’impact sur les consommateurs, les la France Insoumise émet aussi quelques réserves sur cette nouvelle mesure, et exige une taxation directe des plateformes pour épargner les acheteurs. Un critère essentiel, auquel cas les élus LFI menacent de voter contre. Face à la pression, le gouvernement ajoute un amendement destiné à les rassurer. Il ordonne ainsi que la taxe soit payée via le « tuyau de la TVA [qui est] alimenté par les plateformes ».
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D’après les estimations, la taxe devrait rapporter 500 millions d’euros à l’exécutif. Une somme conséquente qui financerait l’achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher davantage de douaniers. Elle entrera en vigueur « dès le 1ᵉʳ janvier » et permettra à la France de rejoindre le rang des pays ayant adopté une mesure similaire (Pays-Bas, Belgique, Luxembourg), neuf mois avant les autres pays de l’UE.
« Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe […] n’ont pas choisi la France, ils n’ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion », estime la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin.