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Sa Ferrari HS : 180 000 € évités grâce à la batterie réparée

Publié par Killian Ravon le 31 Août 2025 à 2:42

Il y a des voitures qui dépassent largement le cadre de l’automobile. La Ferrari en fait partie. Présentée au salon de Genève en 2013 et limitée à seulement 499 exemplaires, elle symbolise le grand saut de Maranello vers l’ère hybride. Sous son capot, un V12 atmosphérique de 6,3 litres couplé à un moteur électrique inspiré de la F1 via le système Hy-KERS.

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La Ferrari rouge capot ouvert dans un atelier, deux techniciens en gants isolants inspectent un pack batterie posé sur un chariot, ambiance réaliste et éclairage d’atelier.

Ensemble, ils délivrent 963 ch, catapultant l’hypercar de 0 à 100 km/h en 2,9 secondes et au-delà de 350 km/h. Un monstre d’ingénierie, mais avec un point sensible que redoutent tous les propriétaires d’hybrides d’exception : la batterie.

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Une hypercar mythique, un point faible bien identifié

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Le pari de Ferrari, à l’époque, était clair. Associer la noblesse d’un V12 atmosphérique aux atouts d’un moteur électrique pour obtenir des performances inédites. Sur le papier, tout est parfait. Dans la réalité, chaque composant doit être irréprochable, surtout sur une série aussi limitée. Les modèles hybrides de ce calibre reposent sur des packs batterie complexes, au cœur de l’architecture de propulsion. Ce sont eux qui apportent le surcroît de couple, l’instantanéité à l’accélération et l’efficacité énergétique que l’on attend d’une hypercar moderne. Lorsque ce maillon faiblit, tout l’édifice vacille.

Un incident rarissime sur un exemplaire à peine roulé

C’est en Croatie que l’histoire s’est jouée. Un propriétaire d’une Ferrari de 2014, qui n’affichait que 1 440 km au compteur, a vu sa voiture d’exception s’immobiliser. Diagnostic sans appel : batterie hybride HS. Chez Ferrari, la procédure est simple et sécurisante, mais elle fait frémir même les collectionneurs aguerris. On ne répare pas, on remplace l’ensemble du pack. Le devis tombe : 180 000 €. Pour un composant certes ultra-technologique, mais dont la défaillance, sur une auto aussi peu kilométrée, a de quoi surprendre.

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Ferrari LaFerrari rouge exposée au musée, vue 3/4 avant
LaFerrari exposée à Maranello, hypercar V12 hybride emblématique. Crédit : Matyáš Solařík / Wikimedia Commons.

Quand le devis donne le vertige

Pour de nombreux passionnés, cette somme représente un paradoxe. D’un côté, une mécanique de légende, capable de performances à couper le souffle. De l’autre, un chèque qui rivalise avec le prix d’une belle maison. L’alternative paraît inexistante. Sur ce type de modèle, la plupart des propriétaires suivent la voie officielle, gage de traçabilité et de conformité. Pourtant, dans ce cas précis, le propriétaire a choisi une autre route, sans céder aux réflexes habituels. Car derrière un pack batterie se cachent une architecture, un assemblage et des cellules dont la défaillance peut être localisée.

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Un pack complexe, 60 kg et 120 cellules à ausculter

Le cœur du problème se trouve dans un ensemble d’environ 60 kg, composé de 120 cellules. C’est cette brique énergétique qui dialogue avec le V12 et le système Hy-KERS, qui régule, distribue et encaisse des charges très élevées. Lorsqu’un symptôme apparaît, déterminer s’il s’agit d’une défaillance globale ou d’un incident localisé n’est pas anodin. Cela suppose de démonter, d’inspecter, de mesurer et de documenter chaque élément. Bref, d’entrer dans une démarche d’horloger, loin du remplacement “plug and play” qui rassure, mais qui coûte un bras.

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Ferrari sur un stand au Salon de Genève 2013, vue latérale
Ferrari lors de sa présentation à Genève, rappel du lancement de l’hypercar hybride. Crédit : Norbert Aepli / Wikimedia Commons.

EV Clinic s’empare du dossier

Plutôt que de signer le devis, le propriétaire s’est tourné vers EV Clinic, un atelier croate spécialisé dans les batteries de véhicules électriques et hybrides. Leur mission n’avait rien de cosmétique. Il s’agissait d’ouvrir le pack, d’en analyser la structure, d’en documenter l’état et de comprendre l’origine de la panne. Sur un modèle de prestige, l’exercice impose une rigueur absolue. Chaque étape doit être traçable, chaque mesure recoupée. L’objectif est double. Écarter toute hypothèse de défaillance généralisée et identifier, si elle existe, une zone précise à l’origine du problème.

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Des jours d’investigations et deux anomalies mises au jour

Après plusieurs jours d’examens, les techniciens ont isolé deux défauts. D’abord, des cellules défectueuses. Ensuite, un défaut d’assemblage lié à la fabrication. Autrement dit, le pack batterie n’était pas irrémédiablement condamné. La panne était localisée. Cette conclusion change tout. Elle ouvre la voie à une intervention ciblée, qui ne sacrifie pas l’ensemble pour sauver la partie. Sur le plan technique, cela signifie que l’on peut intervenir cellule par cellule, corriger ce qui doit l’être et redonner sa cohérence à l’ensemble. Sur le plan économique, la perspective n’a évidemment rien à voir avec les 180 000 € d’un pack neuf.

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Pack batterie lithium-ion de BMW i3 posé sur support d’exposition
Exemple de pack batterie de VE, utile pour illustrer le principe des modules et cellules. Crédit : RudolfSimon / Wikimedia Commons.

Le choix de la précision plutôt que du remplacement total

Dans l’univers des hypercars, tout le monde n’ose pas s’aventurer hors du carcan du constructeur. Ici, le contexte et le diagnostic l’ont permis. Une réparation “à la loupe”, fondée sur des mesures objectives, sur une méthodologie d’atelier spécialiste et sur une compréhension fine de l’architecture du pack. Rien n’est laissé au hasard. Les éléments en défaut sont écartés ou remis à niveau, l’assemblage est revu, l’équilibre interne restauré. L’approche demande des compétences pointues, du temps et une discipline de laboratoire. Elle évite surtout l’acte radical du remplacement intégral, que l’on réserve aux cas sans alternative.

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Ce que cela raconte des hybrides d’exception

Les hypercars hybrides comme la Ferrari ont fait entrer l’électrification dans le club fermé des moteurs d’exception. Leur promesse tient autant à l’audace mécanique du V12 qu’à l’apport instantané du moteur électrique. Cette histoire venue de Croatie rappelle que la valeur d’un tel objet passe aussi par la maîtrise de son cœur énergétique. Quand une batterie pose problème, tout ne se résume pas forcément à un changement massif et coûteux. L’important, c’est la capacité à établir un diagnostic précis, à trouver l’origine d’un dysfonctionnement et à intervenir sans dénaturer l’ensemble.

Technicien vérifiant une batterie de voiture dans un garage
Contrôle de batterie en atelier, alternative crédible au remplacement intégral. Crédit : mikrob / Pixabay.
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Une issue que personne n’attendait au départ

Dans ce dossier, le plus frappant reste le contraste entre les deux scénarios envisagés. D’un côté, un remplacement complet facturé 180 000 €. De l’autre, un travail patient et millimétré sur un pack de 60 kg et 120 cellules. Le premier rassure, car il annule l’aléa au prix fort. Le second exige un savoir-faire d’orfèvre, mais il traite la cause sans condamner ce qui fonctionne encore. Sur une Ferrari à 1 440 km, cet arbitrage prend tout son sens.

Groupe motopropulseur HY-KERS exposé, moteur thermique et modules électriques
Démonstrateur HY-KERS qui a inspiré l’architecture hybride de LaFerrari. Crédit : M 93 / Wikimedia Commons.
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Et finalement, la bonne nouvelle que le propriétaire espérait

Au terme de l’intervention, le résultat est tombé. La batterie a été réparée, cellule par cellule, l’hypercar a retrouvé sa forme, et le propriétaire est reparti « extrêmement satisfait ». Le montant exact de l’opération n’a pas été communiqué, mais il n’a strictement rien à voir avec les 180 000 € demandés pour un pack neuf. En optant pour l’expertise d’EV Clinic, ce collectionneur a donc évité la facture astronomique et sauvé l’âme de sa Ferrari hybride sans recourir au remplacement total. C’est la révélation de cette histoire : la panne n’était pas une fatalité, et la précision a triomphé du réflexe coûteux.

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