Une interprète du Parlement fond en larmes devant le témoignage d’un jeune ukrainien, blessé et ayant perdu sa mère lors d’une frappe de missile (vidéo)
Le témoignage du jeune Ukrainien Roman Oleksiv, 11 ans, a bouleversé le Parlement européen ce mercredi 10 décembre 2025.
Comme l’ont raconté La Dépêche et Le Figaro ce vendredi 12 décembre 2025, son récit de la frappe russe de Vinnytsia en 2022, une attaque qui a coûté la vie à sa mère a été si éprouvant que l’interprète chargée de traduire ses mots a craqué, submergée par l’émotion.
Un récit émouvant, témoin de la dureté de la guerre en Urkaine
À Bruxelles, mercredi 10 décembre, la projection de documentaires sur les enfants ukrainiens marqués par la guerre avait déjà placé les élus dans une ambiance lourde.
C’est l’arrivée de Roman Oleksiv, 11 ans, qui a figé toute la salle. Debout, posant ses mots l’un après l’autre, il commence : « Je m’appelle Roman, j’ai 11 ans, je suis ukrainien et j’habite aujourd’hui à Lviv ».
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Il évoque alors le 14 juillet 2022, quand un missile russe a frappé la clinique de Vinnytsia où il attendait un médecin avec sa mère.
Tuée sur le coup, elle restera pour lui dans une dernière image : « C’est la dernière fois que j’ai vu ma mère. J’ai pu toucher ses cheveux et lui dire au revoir ».
Et l’émotion déborde. L’interprète se fige, s’excuse : « Excusez-moi, je suis un peu émue ». Elle éclate ensuite en larmes, incapable d’aller plus loin.
Un collègue accourt : « Je vais vous aider, ne vous inquiétez pas ». La scène, relayée par Le Figaro, tranche avec la mécanique habituelle du Parlement : pendant quelques minutes, tout s’arrête.
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De lourdes opérations pour survivre
Roman a survécu au prix d’un parcours médical titanesque : plus de « 36 opérations chirurgicales », un coma de « plus de 100 jours », des mois de soins intensifs et une année complète coincé dans des masques et vêtements de compression.
Après un passage en Allemagne grâce au programme de medevac, il a repris sa rééducation à Lviv. Le Figaro rappelle qu’il est devenu malgré lui le visage des enfants ukrainiens pris dans la guerre, et qu’il a même rencontré le pape François à plusieurs reprises.
Aujourd’hui, il tente de retrouver une vie d’enfant, école, danse, projets, mais son intervention à Bruxelles sonnait comme un appel : « Il ne faut jamais abandonner. Il faut continuer à aider l’Ukraine et les enfants ».
L’hémicycle, habituellement bavard, lui a répondu par une ovation longue, silencieuse et un peu tremblante, preuve que son histoire a touché beaucoup plus loin que les rangs des députés.