Disparition d’Émile : La cause de sa mort enfin connue ? Les expertises ont parlé
De nouveaux éléments sur la disparition du petit Émile viennent d’être rendus publics. D’après une nouvelle expertise, il se pourrait que le garçonnet ait eu une mort assez violente, notamment avec un coup porté au niveau de sa boîte crânienne.
Affaire Émile Soleil : retour sur la disparition d’un jeune enfant de 2 ans
L’affaire judiciaire d’Émile Soleil a secoué la France et a occupé les médias de faits divers pendant plusieurs mois. Pour cause, cette affaire demeure encore un vrai mystère et, surtout, un vrai choc pour la France : un enfant, de seulement 2 ans, qui disparait étrangement…
Tout le monde se demande alors : que s’est-il passé ? Le petit garçon disparait le 8 juillet 2023, il y a donc plus de deux ans désormais. Émile, âgé de 2 ans, est un petit garçon blond qui était en vacances avec sa famille dans la maison de vacances de ses grands-parents.
Le garçonnet se trouvait dans la commune du Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il est né en novembre 2020 dans les Bouches-du-Rhône, où ses parents vivent, à La Bouilladisse, une petite commune de 6000 habitants. Ses parents sont Marie Vedovini et Colomban Soleil.
Le jour de la disparition : dans quel cadre se trouvait l’enfant ?
Ce 8 juillet 2023, l’enfant est donc en vacances au Vernet, une municipalité de 120 habitants seulement. Les habitants de ce hameau paisible connaissent bien la famille Vedovini. Les grands-parents d’Émile, du côté de sa mère, ont acheté cette maison du hameau du Haut-Vernet dans les années 2000.
Dans ce cadre, les habitants connaissent bien la famille de la mère d’Émile. Pour cause, c’est une famille nombreuse de dix enfants. Marie est l’aînée de la fratrie. Les enfants sont élevés dans un cadre très religieux et font une partie de leurs études en dehors du système scolaire.
Le jour de la disparition d’Émile, une grande partie de la famille est réunie dans la maison pour les vacances. Marie emmène son fils dans la maison de ses parents. Les grands-parents maternels du petit garçon sont chargés de veiller sur lui, en compagnie de huit de leurs enfants (dont deux majeurs).
Dans quel contexte le garçonnet a échappé à la vigilance de ses grands-parents, oncles et tantes ?
La mère d’Émile, Marie, repart après avoir déposé son fils. Dans la matinée, les oncles et tantes d’Émile lui construisent une cabane en bois en hauteur de la maison. Puis, après la sieste du petit, vers 17 h, le grand-père s’apprêtait à partir en promenade avec son petit-fils.
Pendant que son grand-père charge la voiture, l’enfant joue dans le jardin. Mais, sans que l’homme ne s’en rende compte, le petit garçon part vers une rue en pente qui passe devant la maison familiale. Là , l’enfant disparait et ne donne plus signe de vie.
L’enfant aurait pu vouloir se rendre à la cabane construite par ses oncles et tantes un peu plus tôt. D’ailleurs, selon deux témoins, l’enfant aurait été vu, seul, vers 17 h 15 à environ 20 m de la maison de famille. Puis, vers 18 h, après avoir cherché l’enfant, les grands-parents signalent finalement sa disparition.
Des fouilles de grande ampleur pour retrouver le petit garçon
La gendarmerie prend donc le relais pour les recherches. Une centaine de personnes volontaires sera mobilisée pour chercher l’enfant le premier jour de sa disparition. Dès le lendemain, une alerte pour enlèvement est émise.
Dans les jours qui suivent, plus de 500 personnes participent aux recherches et des fouilles sont menées avec rigueur, malgré une zone très difficile. Durant les fouilles et durant l’enquête, plusieurs pistes ont donc été explorées pour tenter de trouver l’enfant.
Pistes évoquées : attaque animale, renversé par une voiture, accident de chantier
Parmi les pistes évoquées, il y a la piste de l’attaque animale : Émile Soleil aurait pu être attaqué par un animal alors qu’il se rendait vers la cabane. Par exemple, par un rapace ou un loup. Mais, l’hypothèse n’est pas la plus privilégiée.
Les ossements de l’enfant ayant été retrouvés, il se peut cependant qu’un animal ait pu les déplacer car des traces ressemblant à des morsures auraient été trouvées sur son crâne. Mais, là aussi, aucune certitude sur le sujet. D’autant que de nouveaux éléments ont été découverts (nous y reviendrons).
Après, d’autres hypothèses ont été émises. Par exemple, l’enfant aurait pu tomber dans une zone escarpée et se blesser. Il aurait aussi pu être renversé par une voiture, ou bien être victime d’un accident sur un chantier (il y en avait un tout proche).
D’autres pistes possibles : accident agricole, enlèvement et séquestration
Les enquêteurs pensent aussi à un accident agricole : un tracteur aurait pu renverser l’enfant. D’ailleurs, pendant un certain temps, un jeune agriculteur était dans le viseur des enquêteurs. Après, forcément, l’autre hypothèse possible, c’est l’enlèvement.
Le petit garçon aurait très bien pu être enlevé et séquestré, puis être tué. Car oui, nous savons désormais que l’enfant a tragiquement perdu la vie. En mars 2024, une randonneuse trouve un crâne sur un chemin forestier, déjà fouillé auparavant.
Une randonneuse retrouve les ossements de l’enfant
Il s’agit du crâne du petit Émile. D’autres ossements sont retrouvés, ainsi que des vêtements et affaires. Le tout est disséminé à environ 25 minutes de marche depuis la maison. Le fait que la zone ait déjà été fouillée laisse penser que les ossements auraient été déplacés (par un tiers ou par un animal).
Une partie des ossements ayant été retrouvée, un avis de décès est émis et des obsèques peuvent donc avoir lieu le 8 février 2025, dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var). L’enfant sera enterré à La Bouilladisse, où il vivait avec ses parents.
Gardes à vue et perquisitions dans la famille du petit garçon
En 2025, l’enquête se poursuit. Une jardinière a été saisie par les forces de l’ordre, des habitants ont été interrogés, puis le prêtre qui avait baptisé l’enfant, Claude Gilliot, s’ôte la vie après avoir donné une photo des parents de l’enfant à un journaliste. Les parents voulaient que leurs visages restent anonymes.
À lire aussi
Puis, des gardes à vue sont menées. Philippe et Anne Vedovini, ses grands-parents, ainsi qu’un oncle et une tante de l’enfant, sont placés en garde à vue. Des perquisitions sont également menées. Notez que les soupçons sur le grand-père sont régulièrement évoqués dans les médias.
Le petit Émile, victime d’un accident domestique familial ?
D’après le procureur, « les conclusions de ces expertises permettent désormais de considérer que les vêtements et ossements retrouvés ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte ». La présence d’un tiers dans cette disparition semble donc probable.
Et la piste familiale et de l’accident domestique sont régulièrement évoquées. D’ailleurs, l’enquête semble désormais s’axer sur l’homicide volontaire et sur la possibilité d’un homicide involontaire.
Pour comprendre cette suspicion, il faut comprendre le cadre familial. D’après plusieurs médias, le père d’Émile aurait fait partie d’une organisation catholique traditionaliste, Chrétienté-Solidarité, fondée par Bernard Antony, qui est une figure de l’extrême droite.
Dans le même temps, nous savons que les grands-parents de l’enfant ont élevé leurs dix enfants dans le catholicisme pratiquant, avec une éducation essentiellement à la maison. Pour certains témoins, le grand-père est souvent désigné comme conservateur et autoritaire.
Le père d’Émile, Colomban Soleil a aussi fait partie de l’Action française et de la branche marseillaise du groupuscule Bastion social. En 2018, il aurait aussi été jugé et relaxé pour une affaire d’agression sur un couple d’origine maghrébine.
La même année, Philippe Vedovini aurait été entendu comme témoin assisté dans une affaire de violence sur mineurs au sein de la communauté religieuse dont il était membre pendant trois ans.
Plusieurs fois, les médias ont alors dépeint un portrait peu réjouissant du grand-père d’Émile, le qualifiant parfois d’homme violent. Ainsi, certains évoquent même la possibilité d’une correction trop sévère infligée à l’enfant et qui aurait pu le tuer.
Nouvelle expertise : une lésion sur le crâne suggère un coup violent
Et, récemment, de nouveaux éléments sur les circonstances de la mort d’Émile ont été émis, suggérant que l’enfant aurait eu une mort violente. Selon BFMTV, une nouvelle expertise a été faite sur le crâne d’Émile, retrouvé en 2024 par une randonneuse.
D’après les nouvelles analyses, et selon un rapport anthropologique rendu début 2025, il semble que des lésions ont été observées sur la boîte crânienne. Au début, les lésions observées pouvaient faire penser à des morsures d’un animal.
Mais, l’une des lésions, située à côté en haut de la pommette droite, aurait permis d’éclaircir les circonstances de la mort de l’enfant. Cette lésion semble écarter plusieurs hypothèses comme le choc avec une voiture, la morsure animale et la chute accidentelle.
D’après les experts, la piste privilégiée est désormais celle d’un coup violent et volontaire porté à la tête. Le coup aurait pu être porté par un objet, d’après l’expertise. Mais, notez que ce n’est pas la seule expertise qui a été réalisée. Une seconde expertise mène vers la même conclusion.
Selon nos confrères, ce sont ces expertises qui auraient mené à l’audition d’Anne et Philippe Vedovini, les grands-parents, et à celle de leurs deux enfants, l’oncle et la tante d’Émile. Mais, après avoir été entendus, ils n’ont pas été poursuivis.
Le corps déplacé de l’intérieur vers l’extérieur ?
L’enfant a-t-il été frappé violemment, ce qui l’a tué ? C’est désormais la thèse la plus probable. Cette thèse semble d’ailleurs converger vers l’hypothèse comme quoi les ossements auraient été déplacés par un tiers après les fouilles.
Par ailleurs, comme nous le lisons chez Voici, des analyses entomologiques (qui étudient les insectes) auraient aussi été menées et ces analyses émettaient l’idée que le corps avait été déplacé à plusieurs reprises.
Selon ces analyses, le corps de l’enfant aurait pu être caché dans un espace clos et intérieur, mais aussi dans un espace extérieur, ce qui suggère donc que le corps a été déplacé par quelqu’un (de l’intérieur d’un bâtiment ou d’une maison vers l’extérieur, par exemple où le crâne a été trouvé).
