« Vous avez déjà eu un cas comme moi ? » : L’interrogatoire de Dahbia Benkired dévoilé
Principale suspecte dans l’affaire entourant le meurtre de la petite Lola, 12 ans, Dahbia Benkired est passée aux aveux dans les jours qui suivent.
« Je l’emporterai avec moi »
Son témoignage glace le sang. Enquêteur de la brigade criminelle de Paris, Julien N. ouvre les hostilités d’un procès aussi redouté qu’attendu. Face à la cour, il rapporte ses échanges avec Dahbia Benkired, principale suspecte dans les actes de tortures infligés à la petite Lola, suivis de son meurtre. Il se souvient avoir eu affaire à une jeune femme « arrogante » et « provocatrice » qui n’a « jamais versé une larme ».
Des détails qui sidèrent la partie civile ainsi que le reste de l’auditoire. « En tant qu’enquêteur, j’ai entendu d’autres criminels. Mais là, c’est particulier », se souvient-il, « Je l’emporterai avec moi ». Il faut dire que le profil de la meurtrière n’est pas banal.
Placée en garde à vue le 16 octobre 2022, Dahbia Benkired intrigue. D’abord « parce que c’est une femme », ensuite parce que « les faits sont d’une extrême cruauté ». Après avoir attiré la fillette jusque chez elle, la jeune femme la frappe, l’entaille à l’arme blanche, la vi*le et la ligote des jambes aux avant-bras. Elle mourra asphyxiée par le scotch qui lui entoure le visage.
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Une Dahbia Benkired étonnament détachée
Une fois en garde à vue, la vingtenaire semble se délecter de la situation et s’adonne aux provocations. « C’est du costaud », laisse échapper Julien N. Identifiée dans les heures qui suivent le crime, Dahbia B. nie d’abord son implication. « Elle était très détachée », se souvient l’enquêteur qui fait alors des pieds et des mains pour l’amener à avouer.
Pour ce faire, il « noue un lien avec elle », notamment en lui proposant de se mettre avec lui « dans la peau d’un enquêteur ». Une technique payante, puisqu’elle finira par reconnaître les faits en étudiant les cinq photos de la dépouille de la victime. Des photos « dures à regarder », Lola s’y trouvant recroquevillée et placée à l’intérieur d’une malle. Si l’enquêteur les évite presque du regard, la suspecte ne se laisse pas démonter.
« Encore », lâche-t-elle en l’invitant à lui en montrer de nouvelles. « Elle s’est fait vi*ler cette personne ? », questionne-t-elle ensuite. Face à l’expression dépitée de son interlocuteur, elle explique que les images ne lui font « ni chaud ni froid. Je me suis déjà fait vi*ler et j’ai perdu mes parents devant moi ». Et le policier de s’interroger : « Je ne sais alors pas ce qu’il se passe dans sa tête. Est-ce qu’elle prend du plaisir ? ».
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Manger le corps avec « une sauce mayo-samouraï »
Dahbia Benkired ne sera pas longue à admettre sa culpabilité. Au cours d’aveux qui dureront une demi-heure, elle confie avoir « bu un café et écouté de la musique » pendant que la fillette agonise à quelques mètres de là. Ce, sans baisser le regard ni feindre le remord.
D’ailleurs, elle multiplie les déclarations choquantes et insensées.
Face aux agents de police, la jeune femme affirme vouloir faire un barbecue avec le contenu de la malle et « le manger avec une sauce mayo-samouraï ». Une fois ses confidences achevées, elle osera demander si elle sera libérée. « Elle n’a jamais versé une larme », se souvient Julien N. qui croit même déceler chez elle une pointe de fierté, quand elle lui demande : « Vous avez déjà vu un cas comme moi ? ».
Si les détails sont nombreux, les enquêteurs ignorent le déroulé exact de l’heure et demie qui s’est écoulée entre la rencontre entre Lola et la jeune femme et les images de cette dernière qui traîne la malle contenant le corps. Lola a-t-elle crié ? Quel est le véritable mobile de cet odieux crime ? « Tout ce qu’elle voulait nous dire, elle nous l’a dit », soutient l’enquêteur. Il faudra attendre les prochains jours pour espérer obtenir des réponses et surtout pour connaître la décision de la Cour.
