Les garçons sont entrés à l’école un an après les filles : le résultat est choquant
C’est une étude qui fait grand bruit. Selon le chercheur, Richard V. Reeves, les garçons devraient entrer à l’école plus tard que les filles, environ un an après. La raison ? Certains auraient encore besoin de la stabilité affective de leurs parents.
Une entrée différée ?
Depuis quelques années, Richard V. Reeves attire l’attention sur une tendance préoccupante : les garçons semblent davantage en difficulté dans le système éducatif.
Dans son livre Of Boys and Men, publié en 2022, ce chercheur explique être passé de « papa angoissé » à « expert angoissé », en observant les obstacles rencontrés par une partie des jeunes hommes, que ce soit à l’école, au travail ou dans la vie familiale.
Pour lui, il en est certain : « Il faudrait différer d’un an l’entrée à l’école des jeunes garçons ». L’idée peut surprendre, mais Richard V. Reeves rappelle que dans de nombreux pays de l’OCDE, les écarts de résultats scolaires entre filles et garçons ne cessent de se creuser, et pas seulement aux États-Unis.
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Selon lui, le décalage de maturité entre les sexes, visible dès la maternelle et persistant jusqu’au lycée, expliquerait une partie de ces difficultés.
Les filles, plus précoces sur le plan du langage et des fonctions exécutives, bénéficient d’un avantage qui se renforce à l’adolescence.
Pour le chercheur, retarder la rentrée des garçons d’un an pourrait contribuer à rééquilibrer les choses et leur offrir de meilleures chances par la suite.
Une étude qui a porté ses fruits
Cette idée trouve aussi un écho dans certaines pratiques déjà en cours aux États-Unis. Là-bas, environ 5 à 10 % des parents, surtout de garçons, pratiquent ce que l’on appelle le « redshirting » : repousser volontairement l’entrée à l’école pour donner plus de maturité à l’enfant.
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Des enseignants, comme Joe Strickland après 25 ans de carrière au collège, y voient une solution qui devrait être plus largement adoptée : « Les filles ont tendance à être concentrées et intéressées par l’école, alors que beaucoup de garçons, c’est juste des bêtises ».
Plusieurs études américaines, menées en Floride, au Tennessee ou en Caroline du Nord, ont confirmé que les élèves les plus âgés d’une même classe avaient de meilleurs résultats scolaires.
Des recherches portant sur des centaines de milliers d’enfants ont aussi montré que les plus jeunes, entrés plus tôt à l’école, étaient davantage diagnostiqués avec un trouble de l’attention ou une hyperactivité.
Pourtant, le consensus scientifique n’est pas encore tranché : certains travaux avancent que l’écart de performance finit par s’atténuer avec le temps.