« Des taux supérieurs aux normes européennes » : Un médicament massivement rappelé et retiré des pharmacies
Le risque concerne 5 000 patients qui se sont vu prescrire le Ludiomil® dans le cadre du traitement d’épisodes dépressifs.
Rappel de Ludiomil® : quels sont les risques ?
La vigilance est de mise. L’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) indique, dans un communiqué publié fin juillet, les risques que comprend la consommation de Ludiomil®(maprotiline). Prescrit à « 5000 patients (en France, ndlr), en majorité des personnes de plus de 60 ans », il voit quelques-uns de ses lots compromis par « la présence d’impuretés de type nitrosamine à des taux supérieurs aux normes fixées par les autorités européennes ».
Conséquence : les lots concernés (lots F0016 et F0017 de Ludiomil® 25 mg et du lot F0018 de Ludiomil® 75 mg, vendus jusqu’au 31 mars 2025) font l’objet d’un rappel tandis que le médicament est progressivement retiré des pharmacies.
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Le Ludiomil® étant un antidépresseur de la famille des inhibiteurs de la recapture des monoamines, il est recommandé de ne pas brutalement interrompre son traitement. Le médicament est généralement prescrit en deuxième ou troisième intention dans les épisodes dépressifs et son arrêt peut compromettre l’équilibre psychique et même physique des patients.
« N’interrompez pas votre traitement de vous-même. L’arrêt brutal peut représenter un risque plus important que l’exposition aux impuretés nitrosamines susceptibles d’être présentes. Il existe un risque majoré de syndrome de sevrage, exposant à des nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée, troubles du sommeil, anxiété, nervosité, céphalées, malaises« , alerte l’Agence du médicament.
Quelles alternatives ?
Si l’on est encore en possession de boîtes de Ludiomil® des lots F0016 et F0017 de Ludiomil® 25 mg et F0018 de Ludiomil® 75 mg, voici la marche à suivre : consulter son médecin afin d’obtenir un antidépresseur de substitution.
Pour le remplacer, l’ANSM suggère au médecin de privilégier l’amitriptyline (Laroxyl® et générique), un antidépresseur de la même famille, largement utilisé comme alternative en France.
Ils peuvent également opter pour mirtazapine. Si elle n’appartient pas à la même classe que la maprotiline, elle est identifiée comme alternative en raison d’une action sédative comparable et d’un meilleur profil de tolérance, souligne Le journal des femmes. Toujours dans son communiqué, l’ANSM invite les prescripteurs à contacter leurs patients « sans attendre la date du prochain renouvellement d’ordonnance ». Si vous, patient, n’avez pas (encore) reçu d’appel ou de mail de la part de votre praticien, n’hésitez pas à le joindre.