Pourquoi les femmes vivent-elles plus longtemps que les hommes ? Les scientifiques lèvent le voile et ce n’est pas ce que vous pensez
Et si la longévité des femmes était inscrite dans leurs gènes ? Découvrez la théorie scientifique qui change notre regard sur la biologie humaine.
Ce n’est un secret pour personne : les femmes vivent généralement plus longtemps que les hommes. Mais selon la science, cela pourrait être inscrit directement dans nos gènes. La génétique jouerait ainsi un rôle bien plus important qu’on ne l’imaginait.
Partout dans le monde, les femmes vivent plus longtemps
Depuis des siècles et aux quatre coins du monde, les femmes survivent plus longtemps à leurs homologues masculins. Chaque pays, chaque communauté, toutes les statistiques montrent cet avantage.
La différence est unanime au point qu’une étude a affirmé qu’« il n’existe peut-être aucun schéma plus robuste en biologie humaine » que ce fait.
Aujourd’hui, l’espérance de vie moyenne dans le monde est d’environ 73 ans pour les femmes contre 68 ans pour les hommes. Aux États-Unis, les chiffres du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) sont encore plus élevés : 81,1 ans pour les femmes, soit presque six ans de plus que les 75,8 ans des hommes.
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Femmes et femelles : une longévité inscrite dans la nature
Pourquoi les femmes ont-elles plus de temps « autour du soleil » ? Longtemps, la société a misé sur l’idée que les hommes prenaient davantage de risques ou maltraitaient leur corps par l’alcool, le tabac ou une mauvaise alimentation.
Mais cette hypothèse n’explique pas pourquoi, dans le règne animal, on observe la même tendance. Chez les mammifères comme les chimpanzés, les babouins, les gorilles ou les orangs-outans, les femelles vivent aussi souvent plus longtemps que les mâles. Et il est rare de voir un singe, mâle ou femelle, fumer une cigarette.
Quand la génétique explique la longévité féminine
Des chercheurs allemands affirment désormais avoir trouvé une partie de la réponse : la « théorie du sexe hétérogamétique ». Les hommes, dotés de chromosomes X et Y, constituent le « sexe hétérogamétique », car ils possèdent un chromosome de chaque type.
Les femmes, elles, ont deux chromosomes X. Cela ne leur donne pas de super-pouvoirs d’immortalité, mais leur confère un avantage génétique : un chromosome X supplémentaire qui agit comme une sorte de « copie de secours » en cas de mutation nocive.
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Les hommes, en revanche, possèdent la combinaison XY. Ils sont donc plus vulnérables aux maladies et aux mutations génétiques néfastes, ce qui conduit en moyenne à un décès plus précoce.
« Nous pensons que le sexe hétérogamétique constitue en partie la réponse. », a expliqué le Dr Fernando Colchero, auteur de l’étude au Max-Planck-Institut d’anthropologie évolutive à Leipzig. « Nous avons trouvé des facteurs étroitement liés à notre histoire évolutive qui contribuent également ».
« En gros, avoir deux copies du même gène, comme XX, est mieux qu’une seule. », a ajouté le Dr Johanna Stärk, co-autrice de l’étude.
Sélection sexuelle : la biologie ne suffit pas à résoudre le mystère
Les chercheurs précisent toutefois que des « exceptions » existent. Colchero a indiqué au New Scientist que la sélection sexuelle joue aussi un rôle. Les femelles, par exemple, investissent davantage dans des traits liés à la survie à long terme, comme la taille du corps.
Alors qu’elles organisent ses priorités de cette manière, les mâles dépensent beaucoup d’énergie à se battre pour monopoliser les partenaires. Il a par ailleurs été observé que les femelles consacrent plus d’efforts à l’élevage de leur progéniture, ce qui contribue à leur longévité.
Mais certaines énigmes demeurent : par exemple, chez les rapaces, les femelles sont plus grandes, plus territoriales et vivent tout de même plus longtemps. « Cela reste un mystère », reconnaît Stärk, « mais cela ne semble pas prêt de changer de sitôt. »