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Une entreprise licencie son plus ancien employé juste avant son départ à la retraite : « 40 ans de loyauté et ils me jettent comme un sac poubelle »

Publié par Livia Sindeaux le 01 Août 2025 à 19:27

Après 40 ans dans la même entreprise, il est licencié à 61 ans, juste avant son départ à la retraite. Son témoignage soulève des questions sur la précarité des seniors.

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senior

La retraite suscite des sentiments contrastés. Pour certains, c’est avant tout la fin d’un parcours, tandis que pour d’autres, c’est le début d’une nouvelle étape, une forme de récompense ou de soulagement après tant d’années de travail. C’est une réflexion intérieure qui revient souvent une fois la soixantaine passée, lorsque l’échéance approche.

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Ce que peu de gens devraient avoir à craindre, surtout après des décennies passées dans la même entreprise, c’est d’être licenciés avant d’avoir atteint l’âge légal pour une retraite complète, à un moment de la vie où retrouver un emploi devient particulièrement difficile.

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C’est exactement ce qui est arrivé à un homme en Suisse, comme le rapporte le média Watson. Il s’appelle Roland Favre, a 61 ans, et est actuellement en pleine recherche d’emploi. D’après le média, Roland a travaillé plus de 40 ans au sein de la même entreprise, où il a occupé plusieurs postes, du vendeur par correspondance au responsable logistique. Il est resté quand d’autres ont choisi de partir, il a appris de nouvelles compétences et s’est formé pour se stabiliser, devenant au fil du temps une figure incontournable dans l’organigramme.

« Il coûtait probablement trop cher »

Sa routine a été brutalement interrompue un matin, lorsque l’entreprise a annoncé la suppression de 200 postes à travers l’Europe. Bien que cela ne représente qu’une faible partie de l’effectif total, Favre faisait partie des personnes concernées : « C’était totalement inattendu, un vrai choc. »

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Il ne s’agissait pas d’un départ anticipé ni d’une préretraite avec maintien de salaire, mais d’un licenciement pur et simple. Peu après l’annonce, il a découvert que son poste avait été en partie transféré en Allemagne, en Autriche et en Slovénie.

Concernant les raisons de son licenciement, Favre pense qu’il était « probablement devenu trop coûteux ». Il regrette aussi d’avoir un jour mentionné qu’il envisageait un départ anticipé à la retraite, ce que ses supérieurs auraient pris en compte : « Je pense que ça a aussi pesé dans la décision. »

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Face à la situation, il a informé l’entreprise qu’il comptait consulter un avocat. Celle-ci a alors réagi en lui proposant six mois de salaire en guise d’indemnité. Il estime que « sans cette petite pression, ils ne l’auraient probablement pas fait ».

« Les refus s’enchaînent »

Après avoir perdu son emploi, Favre s’est inscrit à l’office régional de placement comme demandeur d’emploi. Il a rédigé plus de 150 candidatures, sans obtenir le moindre contrat à durée indéterminée. « Les refus s’enchaînent », déplore-t-il.

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Il envisage donc de partir à la retraite, même s’il lui reste encore quatre ans. Mais après avoir discuté avec sa banque, il craint de subir une lourde perte financière, ce qu’il juge profondément injuste. Il a trouvé un emploi temporaire dans la logistique, mais celui-ci a déjà pris fin.

Porte fermée

Dans une autre entreprise, un responsable RH lui a expliqué que le poste n’attirait que des jeunes, et que le salaire s’élevait à 18 francs suisses – soit 19,30 euros – de l’heure. Il a admis : « Je ne peux pas embaucher quelqu’un de plus de 55 ans, c’est une directive interne. »

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Favre s’agace du débat sur l’âge de départ à la retraite, souvent axé sur son report. Selon lui, les entreprises perçoivent les travailleurs plus âgés comme un fardeau économique, non pas nécessairement à cause de leur salaire, mais à cause des cotisations retraite.

« À partir de 55 ans, les entreprises versent 18 %. Entre 25 et 35 ans, ce taux n’est que de 7 %. La loyauté finit par coûter très cher. » Il comprend que les jeunes ne veuillent pas cotiser davantage, car cela rognerait leur salaire, mais il souligne que ce système pénalise clairement les travailleurs plus âgés.

« Les salariés licenciés n’ont plus aucune chance »

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La Suisse souhaite également durcir les conditions de départ anticipé pour alléger les dépenses liées aux retraites et inciter la population à travailler plus longtemps. Favre juge cette mesure « complètement déconnectée de la réalité », car selon lui, « un salarié de 65 ans peut peut-être continuer à travailler, mais ceux qui sont licenciés avant n’ont pratiquement plus aucune chance. Il ne leur reste que le départ anticipé, qu’on ne devrait justement pas compliquer davantage. »

Homme âgé

Dans un entretien avec Watson, il appelle le gouvernement à chercher une autre source de financement pour les retraites. En attendant, il continue d’envoyer des candidatures, profondément déçu par le manque de loyauté dans le monde professionnel actuel. « Ils m’ont jeté comme un sac poubelle », dit-il avec amertume. Pourtant, il garde espoir : « Je ne veux pas encore partir à la retraite. Peut-être que la chance finira par me sourire. »

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