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Face à l’inflation, Michel-Édouard Leclerc lâche une phrase qui en dit long sur les prix

Publié par Killian Ravon le 15 Déc 2025 à 1:24

En plein mois de décembre 2025, alors que les Français scrutent encore chaque ticket de caisse. Michel-Édouard Leclerc est revenu sur l’évolution des prix. Sur un plateau télé, le patron de l’enseigne a livré une analyse directe. Qui éclaire autant la stratégie des distributeurs que la façon dont les clients ont encaissé la hausse.

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Michel-Édouard Leclerc en costume, micro en main, lors d’un événement Prix Landerneau E.Leclerc.
Michel-Édouard Leclerc lors d’une prise de parole publique, en marge d’un événement E.Leclerc.

Derrière les formules et les postures, un détail revient toujours. La promesse, ou non, de voir le quotidien redevenir « normal » au moment de faire les courses.

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Façade d’un centre commercial E.Leclerc à Bar-le-Duc, parking et enseignes visibles en plein jour.
Quand l’inflation frappe, l’entrée du supermarché devient un vrai baromètre du quotidien. Crédit : Ketounette / Wikimedia Commons
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Un dirigeant devenu une voix familière de la consommation

À la tête de l’enseigne E.Leclerc, Michel-Édouard Leclerc n’est pas seulement un grand patron. Il est aussi devenu un visage récurrent des débats consommateurs. L’entreprise, créée dans les années 1950 par son père Édouard, s’est imposée comme un poids lourd de la grande distribution française. Et « MEL » en est le président depuis près de vingt ans.

Cette présence médiatique s’explique aussi par le rôle qu’il s’est donné au fil du temps. Il intervient souvent sur des sujets de pouvoir d’achat, de tarifs en magasin. Et de rapports de force entre enseignes et industriels. Dans l’espace public, il cultive volontiers l’image de celui qui « dit tout haut » ce que beaucoup pensent tout bas. Quitte à bousculer les éléments de langage.

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Sa popularité est d’ailleurs régulièrement commentée. Dans le portrait qui en est fait, on retrouve l’idée d’un patron « proche des gens ». Au point d’être décrit comme le « patron préféré des Français ». Dans un classement relayé par Forbes. Et sur les ondes de France Inter, le chroniqueur Matthieu Noël l’a même surnommé le « Nostradamus de la grande distrib’ ». Une formule qui résume sa capacité à occuper l’espace et à annoncer des tendances.

Entrée de l’hypermarché E.Leclerc de Villeparisis avec logo bleu, façade vitrée et allée d’accès.
Le match des prix se joue aussi sur l’image : enseignes, parkings, et promesses affichées. Crédit : Benjamin Smith / Wikimedia Commons

Une visibilité renforcé dans les médias

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Le résultat, c’est une notoriété qui dépasse largement le cercle économique. Entre les émissions d’info et les chaînes en continu. Michel-Édouard Leclerc est devenu un invité « couteau suisse », capable de commenter un sujet conso comme une séquence politique. Il parle comme un acteur du marché, mais aussi comme un personnage médiatique, à l’aise sur les plateaux télé.

Cette visibilité est renforcée par une autre donnée citée à son sujet : sa réussite financière. Sa fortune personnelle est estimée à plus de 4 milliards d’euros selon Forbes, ce qui nourrit forcément un paradoxe. Un milliardaire qui se pose en défenseur du panier moyen. Mais c’est précisément ce contraste qui intrigue, et qui pousse une partie du public à l’écouter… ou à le contester.

Alignement de chariots de supermarché métalliques prêts à l’entrée d’un magasin, symboles du passage en caisse.
Le chariot, c’est souvent là que l’on “sent” l’inflation, bien avant les discours. Crédit : KoS / Wikimedia Commons
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Une image de défenseur… et des méthodes qui divisent

Cette figure de « guide du consommateur » ne fait pas l’unanimité. Dans le secteur, plusieurs concurrents reprochent à l’enseigne une communication jugée trop agressive, notamment via la publicité comparative. L’objectif est clair : convaincre que les prix en rayon sont plus bas que chez les voisins, chiffres à l’appui, et pousser l’idée que le match se joue à l’euro près.

Dans la réalité, ce type de stratégie ne laisse personne indifférent. Pour certains, c’est une manière de donner un repère simple dans une période où les budgets se tendent. Pour d’autres, c’est un outil de communication qui sélectionne ce qui l’arrange, et qui entretient une tension permanente entre enseignes.

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Sauf que ces comparaisons peuvent être contestées, surtout quand elles reposent sur des paniers, des références et des modes de calcul différents selon les acteurs. C’est précisément là que la polémique s’installe : la bataille du centime devient une bataille de méthode, et parfois même de crédibilité. Mais saviez-vous que, dans ce secteur, le débat public sert aussi d’arme commerciale ? Chaque phrase est susceptible d’être reprise, commentée, décortiquée.

Une guerre des chiffres

Dernièrement, Dominique Schelcher, patron de Super U, a publiquement mis en cause ces comparaisons sur X. Il a pointé du doigt la manière de calculer, mais surtout de comparer, utilisée par le groupe E.Leclerc face à ses concurrents, allant jusqu’à évoquer une forme de manipulation des clients. Dans ce genre d’affrontement, chacun défend sa lecture du marché, mais le climat reste révélateur : la concurrence se joue aussi dans les chiffres qu’on met en vitrine.

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À ce stade, le consommateur se retrouve souvent au milieu. Il n’a pas toujours le temps, ni l’envie, de vérifier la construction d’un panier « type ». Ce qu’il retient, c’est l’impression générale, et le ressenti quand il passe en caisse. Et ce ressenti, depuis plusieurs années, est largement dominé par un mot : inflation.

Allée intérieure d’un supermarché avec rayonnages et éclairage au plafond, ambiance de courses du quotidien.
Au milieu des rayons, chaque hausse devient concrète… et chaque “accalmie” se vérifie. Crédit : OS2Warp / Wikimedia Commons

Quand l’inflation s’invite sur les plateaux télé

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Le 1er décembre 2025, Michel-Édouard Leclerc était invité sur BFM-TV, dans l’émission Face-à-face animée par Apolline de Malherbe. Le décor est bien connu : une interview rythmée, des relances rapides, et une question centrale qui revient en boucle depuis des mois : est-ce que ça baisse vraiment ?

La journaliste évoque l’idée d’une hausse des prix désormais plus faible, loin des pics récents. Michel-Édouard Leclerc répond d’abord par une explication plus générale, en parlant des transformations de la distribution et de l’arrivée des plateformes du web, jugées « perturbatrices ». C’est le genre de réponse qui peut sembler hermétique, voire un peu abstraite, quand on a surtout en tête le montant de son panier.

Apolline de Malherbe le coupe alors, promettant d’y revenir. Et c’est souvent dans ces moments-là que l’essentiel se glisse : quand l’interview bascule d’un discours macro à une réalité plus concrète. Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que les dirigeants de la distribution attendent parfois la bonne seconde pour lâcher une formule simple, facile à retenir, et surtout difficile à ignorer.

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Dans cette séquence, Michel-Édouard Leclerc joue aussi un rôle : celui d’interprète d’une période confuse. D’un côté, il explique des mécanismes. De l’autre, il se met à la place de ceux qui observent la hausse, semaine après semaine, sans toujours comprendre pourquoi une référence grimpe plus vite qu’une autre.

C’est aussi ce qui fait de lui un « bon client » médiatique, comme on dit dans le jargon. Il peut rebondir sur plusieurs sujets, passer d’une analyse globale à une phrase plus « terrain », et mettre des visages sur des tensions économiques. À la télévision, ce mélange d’assurance et de pédagogie crée une impression de proximité, même quand le sujet reste sensible.

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Le bras de fer avec les marques et la question des hausses passées

Au fil de l’échange, Michel-Édouard Leclerc revient sur le rôle des industriels et des marques nationales. Dans son discours, l’idée n’est pas seulement de parler des enseignes ou du gouvernement, mais de rappeler que la hausse ne vient pas d’un seul acteur. Il évoque une période où, selon lui, les grandes marques ont été elles aussi bousculées par la séquence inflationniste.

En toile de fond, ce sont aussi les négociations commerciales qui refont surface, même quand elles ne sont pas nommées explicitement. Dans la grande distribution, la fixation des prix est rarement un geste isolé : c’est un bras de fer, une série d’arbitrages, et parfois un jeu de pression entre industriels, distributeurs et attentes des clients.

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Le point sensible, c’est la notion de « retour en arrière ». Même quand une accalmie se profile, les consommateurs espèrent souvent retrouver les tarifs d’avant, comme si la hausse n’avait été qu’une parenthèse. Or, Michel-Édouard Leclerc insiste sur un autre scénario : on peut calmer la dynamique, sans forcément effacer ce qui a été encaissé.

La tension de l’augmentation

C’est là que le discours devient délicat. Dire « ça se calme » rassure, mais dire « on ne reviendra pas en arrière » peut frustrer. Et c’est précisément cette tension qui nourrit l’exaspération : l’idée que la facture a augmenté, mais que la descente sera plus lente, voire incomplète.

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Dans le fond, cette prise de parole vise aussi à préparer les esprits. D’un côté, elle laisse entendre qu’une stabilisation des prix est possible à court terme. De l’autre, elle rappelle que les hausses déjà passées ne seront pas automatiquement « restituées » en magasin, même si le contexte se détend. Pour beaucoup, c’est un constat brutal, parce qu’il met un mot sur ce que l’on devine déjà en faisant ses courses.

Espace caisse et accueil d’un supermarché en France, comptoir central et signalétique au-dessus des lignes.
La caisse, c’est le moment de vérité : l’endroit où les mots se heurtent au ticket final. Crédit : Lionel Allorge / Wikimedia Commons

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La phrase finale qui résume sa lecture de la crise

À la fin, Michel-Édouard Leclerc choisit des mots très directs pour résumer ce qu’il estime avoir observé sur ces deux dernières années. Il parle d’une période marquée par une hausse massive, et d’un choc ressenti jusque dans les foyers au moment de remplir le chariot.

Il glisse d’abord une idée générale : selon lui, « tout ça se recale ». Autrement dit, l’époque des augmentations spectaculaires serait derrière nous, et la dynamique pourrait se calmer. Mais il ajoute aussitôt un bémol : même si l’on revient vers quelque chose de plus stable, il ne s’attend pas à ce que les hausses d’hier soient effacées comme par magie.

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Et c’est là qu’il lâche, sans détour, l’angle le plus marquant de son intervention : après « 22 % d’inflation en deux ans », il estime que « les grandes marques industrielles ont tapé le portefeuille du consommateur ». Il conclut qu’à ses yeux, « c’est calmé ».

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