Qu’est-ce que le syndrome de la Schtroumpfette ?
Au pays des Schtroumpfs, tout n’est pas si merveilleux. Au milieu de ces hommes se trouve la Schtroumpfette. Douce, sécurisante et souvent prise pour cible par Gargamelle.
Mais savez-vous que le personnage emblématique a donné son nom à un syndrome ? Plusieurs auteurs et autrices ont démontré que la Schtroumpfette est le miroir du syndrome de la rivalité.
Le syndrome de la Schtroumpfette, qu’est-ce que c’est ?
Aussi bizarre que cela puisse paraître, le monde des Schtroumpfs n’abrite qu’une seule femme : La Schtroumpfette. Belle, rayonnante, blonde et adulée par tous les hommes du village. Et alors que chaque personnage a un rôle bien précis, celui de la Schtroumpfette semble être : « sois belle et tais-toi ». Mais ce personnage a finalement donné son nom à un syndrome.
En 1991, l’essayiste Katha Politt utilise le personnage de la Schtroumpfette pour dénoncer « la sous-représentation et la stéréotypisation des femmes dans des œuvres fictionnelles très masculines » comme le rapporte France Culture.
Si les femmes sont touchées par le syndrome du grand coquelicot, celui de la Schtroumpfette est connu dans les années 2000. À cette période, le personnage, qui ne se définit finalement que pas son genre, suscite également l’intérêt de l’écrivaine Nelly Arcan.
Dans « À ciel ouvert » , « P*tain » et « Folle », Nelly Arcan oppose la Schtroumpfette à la larve, dénonçant finalement qu’elles sont toutes les deux définies par les attentes masculines. Et en s’enfermant dans cette oppression presque consentie, elles font naître le syndrome de la Schtroumpfette, aussi appelé le syndrome de la rivalité.
La rivalité des femmes… Mais pour plaire aux hommes ?
Dans ses textes, Nelly Arcan critique finalement un patriarcat qui pousse les femmes à devenir rivales entre elles. Mais ce n’est pas tout. La femme en vient finalement à consentir à sa propre oppression de la part du patriarcat selon l’écrivaine Louise Chennevière.
Le syndrome de la Schtroumpfette refuse finalement toute sororité. Les femmes ne sont que des rivales qui doivent respecter leur rôle traditionnel mieux que n’importe qui.
Heureusement, les femmes semblent vouloir éradiquer ce syndrome basé sur le patriarcat et l’oppression de l’homme et la société sur la femme. Grâce notamment à #MeToo, la parole des femmes se libère.
Elles ne sont plus seules, et sont également plus fortes lorsqu’elles ne sont plus inscrites dans une rivalité. Et si certains souffrent de Chérophobie, les femmes ne devraient plus se cantonner au rôle de la Schtroumpfette.