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« Ne répondez surtout pas » : l’arnaque qui usurpe la Gendarmerie nationale et piège les Français

Publié par Killian Ravon le 06 Nov 2025 à 15:05

Vous recevez un SMS ou un message WhatsApp signé Gendarmerie nationale. Le texte est sec, intimidant, et évoque une convocation, une « mise en cause » ou un « dossier prioritaire ». Parfois, une date apparaît pour renforcer la crédibilité, et un numéro à rappeler ou un lien est fourni. Tout est pensé pour déclencher un réflexe de panique. L’arnaque surfe sur la peur de rater un appel officiel, de passer pour un délinquant, ou de s’attirer des ennuis administratifs.

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Smartphone affichant un faux SMS de la Gendarmerie nationale réclamant un contact urgent, tenu dans une main, intérieur flou en arrière-plan.

Ce procédé n’est pas nouveau, mais il se perfectionne. Le nom d’expéditeur peut afficher « Gendarmerie nationale », l’avatar montre un drapeau tricolore, et la tournure du message mêle formalisme et fautes discrètes. En quelques mots, les fraudeurs créent l’illusion d’une urgence légale qui exige une réponse immédiate.

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Comment les escrocs vous accrochent en quelques secondes ?

Le cœur de la manœuvre repose sur la pression temporelle. Les messages évoquent des « délais très courts » et menacent de « suites judiciaires » pour annihiler votre sang-froid. Deux portes d’entrée dominent. D’abord, un lien qui redirige vers une page piégée imitant un site officiel. Ensuite, un numéro à rappeler où un faux agent, très convaincant, vous soutire des informations sous couvert de « vérifications d’identité ». Dans certains cas, on vous demande un paiement minime pour « frais de procédure » afin de subtiliser vos coordonnées bancaires.

Les fraudeurs alternent SMS, WhatsApp, Messenger ou même des emails calqués sur les messages de notifications classiques. Ils détaillent un « numéro de dossier », citent un « brigadier » ou un « capitaine », et adoptent un ton pseudo-administratif. L’usurpation d’identité n’a plus rien d’amateur.

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Bâtiment d’une brigade de gendarmerie française vu depuis la rue.
« Façade d’une brigade de gendarmerie à Miribel (Ain). » — Crédit : Wikimedia Commons / CC BY-SA.

Les signaux faibles qui trahissent la supercherie

Plusieurs indices reviennent. Le français approximatif persiste, avec des expressions bancales. Les heures d’envoi sont étranges, souvent nocturnes. Le lien n’aboutit pas sur un domaine gouvernemental, et les adresses sont alambiquées. Les numéros à rappeler sont mobiles ou non géographiques, parfois localisés hors de France. On vous demande aussi des données qui ne sont jamais exigées par une force de l’ordre par messagerie: code de carte, NIR, IBAN, mot de passe, codes 3-D Secure.

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Sur WhatsApp, l’icône semble officielle mais les métadonnées du compte ne collent pas. Sur SMS, l’expéditeur peut être inséré dans un fil où vous avez déjà reçu de vrais messages d’autres services, ce qui renforce la confusion. Le spoofing du nom d’émetteur, techniquement possible, rend la vigilance indispensable.

Entrée d’une brigade de gendarmerie avec stationnement.
« Entrée d’une brigade de gendarmerie en milieu urbain. » — Crédit : Wikimedia Commons / CC BY-SA.

Pourquoi cette arnaque cible si efficacement le grand public ?

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La Gendarmerie incarne l’autorité. L’usurper, c’est court-circuiter nos réflexes et obtenir en quelques minutes ce que des semaines de phishing classique n’apportent pas. Les escrocs exploitent la peur sociale — être « convoqué », « suspect » ou « recherché » — et la peur administrative — rater une notification « officielle ». En période de rentrée, d’examens, ou de fêtes, où les boîtes de réception explosent, l’attaque gagne en efficacité.

Le décor technologique aide. Les smartphones affichent peu d’informations sur l’origine technique d’un message. Le mode sombre, les aperçus tronqués, et les notifs rapides masquent les détails critiques, comme l’URL exacte ou l’indicatif international.

Voiture sérigraphiée de la gendarmerie française.
« Véhicule de la gendarmerie en service. » — Crédit : Wikimedia Commons / CC BY-SA.
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Ce que les gendarmes… ne font jamais par SMS

Point clé: la Gendarmerie nationale ne convoque pas à une audition par un lien ou un message cryptique. Une convocation obéit à un cadre formel. Les forces de l’ordre ne demandent pas non plus vos codes bancaires, vos mots de passe, ni un paiement immédiat via un formulaire envoyé par messagerie. Elles ne menacent pas d’« exécution forcée » en quelques heures si vous ne cliquez pas.

En cas de doute, le bon réflexe est d’appeler le numéro officiel de la brigade trouvée par vous-même (annuaire ou site officiel), jamais celui fourni dans le message. On coupe ainsi la chaîne de l’arnaque.

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Les bons réflexes à adopter à la seconde où le message arrive

La règle d’or tient en deux phrases: ne répondez pas, ne cliquez pas. Mettez le message en spam, bloquez le contact, puis transférez le SMS au 33700, la plateforme officielle de signalement des spams et phishings par SMS. Si vous avez déjà cliqué, isolez l’appareil, supprimez les autorisations douteuses, et changez vos mots de passe. Si des coordonnées bancaires ont été saisies, alertez immédiatement votre banque et enclenchez les démarches de contestation.

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Conservez des captures d’écran et notez l’heure de réception. Ces éléments peuvent être utiles pour un dépôt de plainte si un préjudice est constitué.

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Bâtiment de gendarmerie en Guyane française.
« Brigade de gendarmerie en Guyane. » — Crédit : Wikimedia Commons / CC BY-SA.

Faut-il s’inquiéter d’une convocation réelle qui se perdrait ?

Une convocation formelle ne se cache pas dans un SMS à demi-mots. Elle suit un cadre précis et s’appuie sur des coordonnées vérifiées. Les messages qui mêlent urgences vagues et menaces générales sont des copies grossières pensées pour vous forcer la main. Si vous avez le moindre doute, contactez par vos propres moyens la brigade la plus proche ou consultez les portails publics (impôts, santé, service-public.fr) à partir de favoris ou d’applications officielles.

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Pourquoi la manipulation fonctionne encore… et comment s’en sortir durablement ?

L’arnaque prospère car elle coche toutes les cases de la manipulation: autorité, urgence, rareté, peur, et conformité (« tout le monde obéit à la gendarmerie »). Pour s’en prémunir, installez les mises à jour système, activez l’authentification à deux facteurs, séparez vos emails personnels et administratifs, limitez l’exposition publique de votre numéro, et apprenez à prévisualiser une URL avant de cliquer.

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Paramétrez aussi votre smartphone pour masquer le contenu des notifications sur l’écran verrouillé. Cette simple mesure coupe l’effet « panique » au premier coup d’œil.

Bâtiment officiel de gendarmerie à Mana, Guyane.
« Brigade de gendarmerie à Mana. » — Crédit : Wikimedia Commons / CC BY-SA.

Ce que cherchent vraiment les escrocs derrière le masque « Gendarmerie »

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Trois objectifs dominent. D’abord, de la donnée exploitable — coordonnées, identité, IBAN — pour d’autres fraudes. Ensuite, des paiements rapides, souvent de petits montants, qui servent à tester votre carte avant de la vider. Enfin, l’installation de malwares en cas d’appli ou de pièce jointe, ouvrant la porte à des rançongiciels ou à l’espionnage de vos usages.

Que retenir ?

La Gendarmerie nationale ne convoque pas par SMS/WhatsApp, ne demande jamais de paiement ni de codes par messagerie. Si vous recevez ce type de message: n’y répondez jamais, ne cliquez pas, transférez au 33700, puis signalez et bloquez l’expéditeur. C’est la seule réaction qui protège vos données et aide les autorités à remonter les filières d’arnaque.

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