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VIH : l’isolement affectif, « le plus dur, c’est le sentiment de rejet »

Publié par Mélaine le 04 Déc 2018 à 4:15
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Selon les chiffres de l’association Sida info service, 152 000 personnes vivent avec le virus de VIH aujourd’hui en France. Et s’il est vrai que le sujet est moins tabou qu’avant, cela n’empêche en rien le sentiment de rejet que bien des porteurs du VIH vivent.

 

SIDA : « un isolement affectif le plus total »

La « génération SIDA », c’est celle qu’a vécu Patrice, 49 ans. Celle qui pensait que vivre au delà de la trentaine était impossible. « Quand le couperet est tombé, en mars 1997, j’ai décidé de continuer à avoir une vie sexuelle et affective. Par honnêteté, je le disais tout de suite à mes partenaires potentiels, ce qui m’a valu pas mal de refus … »

 

Fred Colby, 37 ans, séropositif depuis 2009 explique que « beaucoup de séropos vivent dans l’isolement affectif le plus total. Il y a une vraie solitude sentimentale et sexuelle liée au virus ». Pourquoi ? Parce que VIH rime encore avec sexualité.

 

Giovanna Rincon, elle, a découvert sa séropositive à 20 ans. Aujourd’hui, à 49 ans, elle est président d’une association : Acceptess-T. Et elle se souvient très bien de sa réaction au diagnostique.

 

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« Le plus grand choc pour moi n’a pas été d’être diagnostiquée d’une maladie qui était à l’époque mortelle. Le plus dur, ça a été le sentiment de rejet. C’était comme si j’avais la peste. » Fred Colby, lui, a longtemps eu la sensation d’être un « virus ambulant« .

 

VIH : une vie entre parenthèses

Entre culpabilité, regard des autres et peur de transmettre le virus, certains ont décidé de mettre leur vie amoureuse et sexuelle entre parenthèse. Une abstinence, celle d’une vie. C’est le cas de Florence Thune, 51 ans, directrice du Sidaction, séropositive depuis 21 ans s’exprime :

 

« Pendant 10 ans, je n’ai eu aucune relation sexuelle. J’avais complètement intériorisé la sérophobie : c’était trop compliqué. Non pas de l’annoncer, mais d’imaginer les réactions. Je me disais que les hommes allaient forcément prendre leurs jambes à leur cou. J’ai voulu m’éviter ça. »

 

VIH : quand U=U

Des vies brisées, jusqu’à ce qu’une formule change tout. Cette formule, c’est U=U. Undetectable = Untransmittable (en français I=I : Indétectable = Intransmissible).

 

Une personne séropositive sous traitement obtient une charge virale indétectable. Infime. Elle ne peut donc pas transmettre le virus. Une révolution !

 

Pour Patrice, « Il y a eu un avant et un après« . « Avant, on se disait qu’on risquait de contaminer l’autre, on vivait avec cette angoisse. Aujourd’hui, on se sent soulagé d’un poids. C’est hyper important pour l’estime de soi ».

 

Et pour tous, parler est important : « Plus on témoignera plus les gens se diront qu’il est possible de vivre presque normalement avec le VIH, et plus ils se feront dépister. » « Une banalisation du VIH au sens positif du terme. »

 

N’oubliez pas : le préservatif peut vous sauver des maladies. Ne prenez pas de risque. Et en cas de doute, parlez-en à votre médecin : il n’y a aucune honte à avoir !

 

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