Un requin blanc géant repéré du Canada au New Jersey, les chercheurs sur le qui-vive
Près d’un an après avoir été marqué au large de la côte sud-est des États-Unis. Contender, le plus grand requin blanc mâle jamais étudié dans l’Atlantique nord-ouest. Continue de surprendre les scientifiques. D’abord détecté fin octobre près de l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Le prédateur vient désormais d’apparaître au large du sud du New Jersey. Un parcours de plusieurs milliers de kilomètres que les chercheurs décortiquent. Signal après signal. Pour mieux comprendre les déplacements de ce géant discret.
Marqué en janvier 2025 près des côtes de Floride et de Géorgie. Ce requin de près de 4,25 mètres. Et environ 750 kilogrammes sillonne sans relâche la façade atlantique. Et sa récente réapparition sur le Global Shark Tracker d’OCEARCH. Après un long silence, relance les interrogations sur son itinéraire. Ses habitudes et le calendrier de sa migration annuelle.
Un géant des mers devenu référence scientifique
Lorsque les équipes d’OCEARCH capturent, marquent puis relâchent Contender le 17 janvier 2025. Près des côtes de Floride et de Géorgie. Elles comprennent immédiatement qu’elles ont affaire à un individu hors norme. Avec ses près de 4,25 mètres de long et un poids estimé à environ 750 kilogrammes. Le squale est présenté comme « le plus grand requin blanc mâle jamais marqué, échantillonné et relâché » dans l’Atlantique nord-ouest.
Son nom, Contender, résume bien le statut que les chercheurs lui attribuent dès le départ. Celui d’un poids lourd des océans, capable de parcourir des milliers de kilomètres tout en restant étonnamment discret. Dès son marquage, chaque nouveau signal émis par sa balise devient une donnée précieuse pour comprendre les trajectoires. Les zones de passage et les habitudes saisonnières de ces prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire.
Mais saviez-vous que son suivi n’a commencé qu’au moment où il était déjà un adulte massif, à plusieurs centaines de kilogrammes. Offrant ainsi aux scientifiques un accès direct aux déplacements d’un grand mâle pleinement formé ? Une occasion rare que les équipes d’OCEARCH exploitent en scrutant la moindre variation de sa route.
De la côte sud-est aux eaux froides du Canada, un périple de 6 900 kilomètres
Depuis ce marquage de janvier 2025. Contender a déjà parcouru plus de 6 900 kilomètres le long de la côte atlantique. Au fil des mois, son signal remonte vers le nord. Longeant les États de la côte Est pour finir par approcher les eaux beaucoup plus froides du Canada. Fin septembre. Sa trajectoire le mène ainsi à proximité de Terre-Neuve. Preuve de la capacité de ce grand prédateur à s’adapter à des environnements très variés.
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Ce long voyage ne se résume pas à une simple ligne sur une carte. Chaque position enregistrée renseigne sur les zones fréquentées par ce requin. Les périodes où il remonte vers le nord, puis celles où il redescend vers des eaux plus tempérées. Pour les scientifiques, le fait qu’un individu aussi imposant s’aventure jusqu’aux abords de Terre-Neuve puis de l’île du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse confirme l’importance de ces régions dans la vie des grands requins blancs de l’Atlantique nord-ouest.
Ce détail que peu de gens connaissent : le trajet de Contender permet de relier sur une seule et même carte des zones que l’on a parfois tendance à dissocier, des côtes de Floride et de Géorgie jusqu’aux eaux canadiennes, en passant par les grands couloirs migratoires de la façade atlantique.
Un mois de silence qui interroge les chercheurs
Après cette remontée spectaculaire vers le nord, un phénomène intrigue particulièrement les équipes : le silence soudain de Contender. Pendant près d’un mois, aucune alerte ne remonte sur le Global Shark Tracker. Sa balise ne signale plus de présence en surface, laissant les chercheurs dans l’incertitude. Est-il simplement resté dans des zones où le signal passait mal, ou a-t-il évolué à des profondeurs où la balise n’a plus pu communiquer ?
Ce n’est qu’entre le 27 et le 29 octobre que le prédateur réapparaît enfin sur les écrans, au large de l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Ces nouveaux signaux confirment qu’il est toujours actif dans la région canadienne et qu’il poursuit son itinéraire sans montrer de signe de ralentissement. Pour les spécialistes, cette phase de silence suivie d’une réapparition plus au sud dessine un comportement intéressant, entre exploration de zones précises et grands déplacements plus rapides.
Ce retour sur le radar n’est pas seulement rassurant : il permet aussi d’ajouter de nouvelles données dans la série de positions enregistrées depuis janvier 2025. Il devient alors possible de relier ce mois sans signal à une phase de transition dans le parcours du requin, peut-être le moment où il commence à réorienter sa trajectoire vers le sud.
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Cap au sud : le début d’une longue migration automnale
À la fin du mois d’octobre, tout indique que Contender a entamé sa migration vers le sud. Après avoir été détecté au large de l’île du Cap-Breton, le requin commence à quitter progressivement les eaux canadiennes pour se rapprocher à nouveau de zones plus tempérées. Les chercheurs suivent ce mouvement avec attention, car il marque un tournant dans son année 2025 : la bascule entre la phase de remontée vers le nord et le retour attendu vers des régions plus douces.
Cette descente n’a rien d’instantané : elle se fait par étapes, au rythme des signaux émis par la balise de Contender et récupérés via la plateforme en ligne d’OCEARCH. Chaque « ping » atteste d’un franchissement de latitude, d’un changement de zone ou d’un passage à proximité d’une nouvelle côte. Le fait que ce grand requin blanc se déplace sur une telle distance en quelques mois seulement illustre l’ampleur de ses déplacements saisonniers.
Là encore, le suivi du prédateur donne un aperçu concret des migrations qui restent, en grande partie, invisibles aux yeux du grand public. Ce qui se joue en toile de fond, c’est la compréhension fine des couloirs qu’empruntent ces animaux, des zones où ils peuvent se nourrir, se reposer ou simplement transiter avant de repartir plus loin.
Quand le plus grand mâle suivi refait surface au large du New Jersey
Mardi, une nouvelle étape du parcours de Contender est franchie. D’après les signaux consultés sur le site d’OCEARCH, le gigantesque prédateur atteint cette fois les eaux du New Jersey, au large de la côte sud de l’État. Quelques jours plus tôt seulement, il était encore repéré au niveau de l’île du Cap-Breton. En l’espace de peu de temps, il a donc parcouru une nouvelle portion importante de son itinéraire vers le sud.
Pour les chercheurs qui le suivent depuis janvier 2025, cette présence au large du New Jersey s’inscrit logiquement dans la suite de sa migration automnale. Elle confirme que le requin a bel et bien quitté la zone canadienne pour revenir dans les eaux plus centrales de l’Atlantique nord-ouest. Et surtout, elle prouve que sa balise fonctionne toujours, permettant de documenter, presque en temps réel, les grandes phases de sa vie de prédateur adulte.
Mais saviez-vous que ce déplacement jusqu’au New Jersey intervient moins d’un an après son marquage près de la Floride et de la Géorgie ? En quelques mois, Contender a relié des régions séparées par des milliers de kilomètres, offrant une démonstration spectaculaire de ce que peut être la mobilité d’un grand requin blanc en pleine mer.
La vraie révélation, conservée jusqu’au bout de ce parcours, tient finalement dans ce dernier signal : après avoir été considéré comme le plus grand mâle jamais marqué dans l’Atlantique nord-ouest, après avoir parcouru plus de 6 900 kilomètres et atteint les eaux froides proches de Terre-Neuve, Contender vient désormais de réapparaître au large du New Jersey, confirmant en direct sa longue migration de fin d’année et offrant aux scientifiques une rare fenêtre sur le quotidien d’un géant des océans.