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Retraite : votre pension de novembre est plus faible qu’en octobre, ce n’est peut-être pas une erreur

Publié par Killian Ravon le 09 Déc 2025 à 23:30

Depuis le début de novembre 2025. Beaucoup de retraités ont découvert une pension nette plus basse que le mois précédent. Parfois de plusieurs dizaines d’euros. De quoi faire craindre une erreur de banque ou un bug du système.

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Couple de retraités assis à la table de la cuisine, examinant un relevé bancaire avec air soucieux devant un ordinateur portable.
Un couple de retraités découvre, un peu inquiet, que le virement de sa pension de novembre est plus faible que celui d’octobre.

En réalité, cette variation tient surtout à des ajustements automatiques décidés par le fisc et les caisses de retraite. Voici, pas à pas, ce qui se cache derrière cette baisse. Et comment éviter qu’elle ne vienne déstabiliser durablement votre budget.

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Couple de retraités marchant sur un chemin de campagne, de dos, main dans la main, illustrant une retraite paisible à deux à la campagne.
Un couple de seniors profite d’une promenade tranquille, symbole d’une retraite plus sereine.
Crédit : Erich_rg / Pixabay
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Une baisse de pension en novembre qui surprend des millions de retraités

Vous examinez votre relevé bancaire, vous comparez les montants et le constat est sans appel. Votre pension de retraite de novembre est inférieure à celle d’octobre. Dans de nombreux foyers, cette différence est d’autant plus inquiétante qu’aucun courrier d’alerte n’a précédé le changement. Pourtant, il ne s’agit pas d’un cas isolé, mais d’un phénomène qui touche près de 14 millions de retraités. Selon les données rappelées par les spécialistes.

Dans la grande majorité des situations. Il ne s’agit ni d’une erreur de virement ni d’un problème de caisse. Mais d’une simple application des règles fiscales en vigueur. Le montant que vous voyez sur votre compte correspond à la pension nette après impôt. Et c’est précisément ce calcul qui est modifié à l’automne. C’est là que tout se joue, même si, à première vue, rien n’a changé dans votre vie quotidienne entre octobre et novembre.

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Ce décalage entre perception et réalité est renforcé par le fait que les pensions brutes n’ont pas forcément bougé. Ce sont les retenues opérées par le fisc qui ont été ajustées, parfois à la hausse, parfois en rattrapage. D’où ce sentiment de baisse « incompréhensible », alors que les prélèvements suivent simplement les revenus déclarés quelques mois plus tôt.

Pièces de monnaie disposées en forme de marche devant le logo de l’Assurance retraite, représentant l’équilibre fragile des revenus de retraite
« Quelques euros de revenus en plus peuvent suffire à faire franchir le plafond fixé par l’Assurance retraite. »
Crédit : Pixabay / stux

Prélèvement à la source : l’ajustement d’automne qui fait baisser le net

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Depuis la mise en place du prélèvement à la source. L’impôt sur le revenu est directement déduit chaque mois de vos pensions. Or, chaque année, après votre déclaration de revenus, l’administration fiscale recalcule le taux de prélèvement applicable. Si vos revenus 2024 ont augmenté, même légèrement. Ce taux est revu à la hausse. Et ce qui fait mécaniquement baisser la somme versée sur votre compte en novembre.

Ce recalcul est totalement automatique. Vous n’avez rien à signer ni à valider. Le nouveau taux est transmis directement aux caisses de retraite. Qui l’appliquent à vos versements. Pour beaucoup de retraités, la surprise vient du décalage dans le temps. On déclare ses revenus au printemps, on reçoit parfois un avis d’impôt en été… Puis l’impact concret ne se voit qu’au cœur de l’automne. Au moment où la pension nette diminue.

Dans certains cas, la variation ne provient pas d’une hausse de revenus, mais d’un rattrapage fiscal. Si le taux appliqué en 2024 ne correspondait pas exactement à votre situation réelle. Le fisc peut recalculer l’impôt dû. Et étaler la correction sur plusieurs mois. Le complément à payer est alors prélevé directement sur vos pensions, ce qui accentue la baisse ressentie en novembre, sans que le montant brut de la retraite n’ait pourtant changé.

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Couple de seniors attablé partageant un repas simple, échangeant et souriant, image concrète du quotidien avec une pension de retraite versée chaque mois.
« Le montant de la pension conditionne le budget du quotidien pour de nombreux retraités. »
Crédit : Bill Branson / Wikimedia Commons – CC0

Avances de crédits d’impôt, revenus exceptionnels : ces détails qui pèsent lourd

Un autre mécanisme, souvent mal connu, peut contribuer à la baisse du versement à l’automne : la régularisation des crédits d’impôt. En début d’année, de nombreux retraités perçoivent une avance représentant 60 % de certains avantages fiscaux, par exemple pour l’emploi à domicile ou les dons. Si, au moment de la déclaration, il apparaît que cette avance a été trop généreuse, l’administration récupère la différence.

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Cette récupération ne passe pas toujours par un prélèvement séparé sur votre compte bancaire. Elle peut être directement intégrée au calcul de l’impôt mensuel prélevé sur vos pensions. Résultat : une partie de votre pension de retraite finance en réalité le remboursement d’un trop-perçu de crédit d’impôt, ce qui réduit encore le net versé en novembre. Le mécanisme est légal, automatique et souvent peu explicite pour le contribuable qui regarde seulement la ligne de son compte.

Les revenus exceptionnels jouent également un rôle. Un héritage, un rachat de trimestres, la vente d’un bien ou encore une prime liée à une activité complémentaire peuvent avoir gonflé vos revenus 2024. Même si ces sommes ne se répètent pas en 2025, elles ont été prises en compte pour établir votre taux. Or ce taux, lui, s’applique ensuite à vos pensions courantes, ce qui crée une déconnexion entre le niveau de revenus actuel et l’impôt réellement prélevé.

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Couples, nouvelles règles et changements de situation : des écarts parfois spectaculaires

Depuis septembre 2025, une nouveauté majeure bouscule les foyers : pour les couples mariés ou pacsés soumis à une imposition commune, le fisc applique désormais par défaut un taux individualisé. Concrètement, le taux d’impôt n’est plus le même pour les deux conjoints ; il dépend des revenus de chacun. Celui qui perçoit la pension la plus élevée se voit souvent attribuer un taux plus fort, tandis que l’autre bénéficie d’une retenue très faible, voire nulle.

Dans les couples de retraités, ce changement peut provoquer des écarts importants entre les deux pensions, alors même que le total imposable du foyer reste identique. L’un des conjoints a parfois l’impression de « perdre » plusieurs dizaines d’euros par mois, quand l’autre ne constate presque aucune variation. Pourtant, il s’agit uniquement d’un nouveau mode de répartition de l’impôt à l’intérieur du couple, sans augmentation globale du montant dû.

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Les variations peuvent être encore plus marquées lorsque des événements de vie récents n’ont pas été signalés à temps à l’administration. Un changement de situation – mariage, séparation, décès du conjoint, déménagement, entrée en maison de retraite ou début d’un cumul emploi-retraite – modifie directement le calcul de l’impôt. Si ces informations ne sont pas mises à jour au fil de l’eau, le fisc corrige tout d’un coup lors de la révision d’automne, ce qui peut se traduire par une baisse brutale de la pension nette.

Dans ce contexte, certains retraités voient également leur calendrier de versement évoluer, notamment lorsque les caisses avancent exceptionnellement la pension de fin d’année. Ce calendrier de versement particulier peut donner l’impression d’un « doublon » ou d’un décalage, surtout si l’on compare trop rapidement un mois à l’autre sans tenir compte de la date exacte d’arrivée des fonds. Là encore, la clé est d’observer l’ensemble de l’année plutôt que deux mois isolés.

Tirelire rose entourée de piles de pièces.
Symbole visuel des économies retraite.
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Un taux laissé « par défaut » : le rôle de l’anticipation dans la stabilité de votre pension

Un point revient fréquemment dans les témoignages : beaucoup de retraités laissent le taux transmis par le fisc tel quel, sans jamais le vérifier. Ce taux de prélèvement dit « personnalisé » est censé refléter la situation du foyer, mais il peut se révéler supérieur à ce que vous êtes réellement en mesure de payer si vos revenus ont baissé ou se sont stabilisés. Dans ce cas, c’est votre budget des retraités qui encaisse le choc, sous la forme d’une pension nette amputée.

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Pourtant, les règles actuelles prévoient une marge de manœuvre. Si vous estimez que le taux appliqué ne correspond plus à vos revenus réels, vous pouvez demander une révision.

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Cela suppose de bien connaître les montants perçus, d’anticiper les changements éventuels et de prendre le temps d’entrer les informations nécessaires. Sans cette démarche volontaire, l’administration continue d’appliquer un taux construit sur des données parfois dépassées, ce qui entretient des variations de pension d’une année sur l’autre.

Ce manque d’anticipation est d’autant plus problématique que les rattrapages, eux, ne préviennent pas. Lorsqu’une correction est décidée, elle peut s’étaler sur plusieurs mois ou se concentrer sur une période courte.

Dans les deux cas, la baisse ressentie en novembre s’ajoute aux autres hausses de charges – énergie, logement, santé – et fragilise encore davantage le pouvoir d’achat des retraités qui vivent uniquement de leur pension.

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Pièces de monnaie en euros en tas. Photo by Alexas_Fotos

Comment reprendre la main sur votre prélèvement et stabiliser vos prochains versements

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’agir sans attendre la prochaine année fiscale. Depuis votre espace personnel sur impots.gouv.fr, la rubrique « Gérer mon prélèvement à la source » vous permet de simuler un nouveau taux en fonction de vos revenus actuels.

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En renseignant vos pensions et, le cas échéant, vos autres sources de revenus, vous pouvez ajuster le niveau de retenue et demander son application. Le changement est ensuite transmis aux caisses, généralement à partir du mois suivant.

Cette démarche n’annule pas les éventuels rattrapages fiscaux déjà décidés, mais elle limite les surprises à venir. En recalculant un taux plus proche de votre réalité, vous redonnez de la visibilité à votre pension de retraite nette et vous facilitez la gestion de vos dépenses courantes. C’est un geste simple, trop souvent oublié, qui peut faire la différence sur plusieurs mois, surtout pour les foyers les plus modestes.

Il est également conseillé de vérifier, dans votre avis d’impôt, la manière dont vos crédits d’impôt et vos revenus exceptionnels ont été pris en compte. Une lecture attentive permet de comprendre si la baisse de novembre provient d’une avance à rembourser, d’un revenu ponctuel ou simplement de la nouvelle grille de calcul. Même si les règles restent techniques, cette mise au point évite bien des inquiétudes et permet d’envisager plus sereinement les pensions des mois suivants.

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Que retenir ?

En résumé, la baisse de votre pension en novembre n’est pas forcément le signe d’un dysfonctionnement, mais le résultat d’une chaîne de paramètres fiscaux et sociaux qui se mettent à jour en même temps.

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En prenant le temps de vérifier votre taux, de signaler vos changements de situation et, si besoin, d’ajuster votre prélèvement en ligne, vous pouvez reprendre la main sur le montant de vos prochains versements. La vraie révélation, c’est que cette baisse n’est pas toujours subie : vous avez, en partie, la possibilité de la corriger.

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