Nicolas Sarkozy en prison : ce privilège qui pourrait bientôt lui être retiré
Les syndicats pénitentiaires s’emportent face aux moyens déployés pour la protection de Nicolas Sarkozy dans l’enceinte de la prison.
Nicolas Sarkozy, détenu VIP
Repas, lectures, sport, parloirs… Tous les aspects de la détention de Nicolas Sarkozy sont passés au crible. Rien de bien étonnant, car l’ancien chef de l’État est le premier à finir derrière les barreaux sous la Ve République. Une situation qui en réjouit certains, mais en révolte d’autres, qui ne manquent pas d’exprimer leur mécontentement au travers de prises de paroles animées.
Entre-temps, la détention de l’ex-président se poursuit derrière les barreaux de la Santé (Paris). Une détention pas comme les autres puisqu’il bénéficie d’une prise en charge différenciée. Placé à l’isolement, Nicolas Sarkozy effectue ses promenades seul, a droit à quatre parloirs (contre trois pour les autres détenus), a accès au téléphone 24 h/24 et dispose d’une protection rapprochée.
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Elle se compose de deux policiers armés et placés dans la cellule de 9 m², mitoyenne à celle de l’homme politique, qui se relaient jour et nuit. Ils sont sept au total.
« Ce n’est pas notre mission »
Face à cet important déploiement de moyens, la CGT Pénitentiaire monte au créneau et dénonce un « affront » et un « manque de confiance » envers le personnel de la Santé. Selon le secrétaire général Samuel Gauthier, cette décision « traduit une défiance injustifiée à l’égard des personnels pénitentiaires, pourtant formés et compétents pour assurer la sécurité des établissements et des personnes incarcérées, y compris les plus sensibles ».
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« On ne peut pas, d’un côté, décharger la police de sécurisations indispensables et, de l’autre, l’affecter à une pareille tâche. Ce n’est pas notre mission« , dénonce à son tour Anthony Caillé de la CGT Intérieur. « Les policiers affectés à la protection rapprochée d’un détenu en milieu carcéral se voient détournés de leurs missions de sécurité publique et de protection des citoyens, au détriment de l’intérêt général et des conditions de travail dans leurs services d’origine ».
Justice de classe? pic.twitter.com/nb3ISoSbHC
— Anthony Caillé (@AnthonyCaill) September 25, 2025
Il ajoute : « les agents pénitentiaires, eux, ne portent pas d’armes ». Ils les déposent en effet dans des coffres au moment de prendre leur service. Les deux représentants syndicaux ont saisi le tribunal administratif d’un « référé-suspension » et d’un « recours pour excès de pouvoir » car ils jugent « illégale » la décision du ministère de l’Intérieur. « Elle porte atteinte à la cohérence du service public, crée une confusion hiérarchique entre deux ministères, et introduit une différence de traitement injustifiée entre les détenus », détaillent-ils. Elle sera examinée le 12 novembre prochain par le tribunal administratif de Paris.