Le Rassemblement National souhaite rouvrir les maisons closes, « tenues pas les prostituées elles-mêmes »
C’est une proposition de loi qui fait tache en pleine période d’incertitude autour du budget 2026. Pourtant, le Rassemblement National prépare une proposition de loi qui vise à rouvrir les maisons closes en France. Porté par le député Jean-Philippe Tanguy, le projet de loi souhaite que ces lieux soient « tenus par les prostituées elles-mêmes » .
Les maisons closes de nouveau légale ?
Il y a un mois environ, le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, a annoncé son souhait de proposer une loi autorisant à nouveau les maisons closes en France. Cela n’avait pas fait réagir la foule, jusqu’à aujourd’hui. En l’annonçant devant l’Assemblée nationale, l’élu RN s’est attiré les foudres de l’opposition et des médias.
En effet, c’est Jean-Philippe Tanguy qui porte ce projet de loi, soutenu par l’ensemble du Rassemblement National. Si le projet de loi est encore dans l’œuf, la France est-elle prête à rouvrir les maisons closes, 10 ans après la loi pénalisant les clients des prostituées ? « Une première version est prête, mais doit être améliorée » indique le député RN au Monde. Il affirme notamment avoir le soutien de Marine Le Pen dans ce projet.
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Cette proposition de loi fera polémique, et a d’ailleurs très vite fait oublier les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la circoncision. Cependant, Jean-Philippe Tanguy ne perd pas la face. Il affirme que les maisons closes seront « tenues par les prostituées elles-mêmes, en mode coopératif » . D’ailleurs, le nom pourrait également changer.
« La moins pire des solutions »
Pour rappel, c’est en 1946 que la loi « Marthe Richard » permet la fermeture des 1400 maisons closes de France. L’objectif était de lutter contre la prostitution, notamment face aux différents trafic qui s’exerçaient des ces lieux. Et en fermant ces lieux, les élus pensaient que la prostitution diminuerait drastiquement. Pourtant, la prostitution a migré dans les rues et la sécurité des femmes n’est pas plus assurée.
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En 2016, une nouvelle loi vise à interdire et à punir l’achat d’actes sexuels. Une loi qui ne fonctionne pas, puisque la prostitution ne fait que reculer dans des endroits encore plus sombres et moins sécurisés. Alors au lieu de « lutter contre » , le parti d’extrême droite souhaite opter pour la solution « la moins pire » : la réouverture des maisons closes.
Sur BFMTV, Jean-Philippe Tanguy évoque une « hypocrisie à les abandonner » . Lui qui aurait œuvré pour une association venant en aide aux personnes qui se prostituent, estime que ce projet de loi n’effacera pas le problème d’un « coup de baguette magique » . Cependant, il y voit une sécurité plus adaptée.
« La moins pire des solutions, c’est de leur offrir cette possibilité d’être dans des lieux sécurisés, avec de la prévention évidemment » explique le député RN sur BFMTV. Il ne souhaite cependant pas, comme dans d’autres pays, que cela soit intégré à un modèle économique.
