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Androcur : une condamnation inédite qui secoue l’industrie pharmaceutique

Publié par Hannah Maline le 05 Juin 2025 à 9:01

C’est une affaire qui pourrait bien faire date. Une femme de 55 ans vient d’obtenir plus de 300 000 euros d’indemnisation après avoir développé des tumeurs cérébrales. En cause : un traitement hormonal prescrit pendant plus de vingt ans. Les laboratoires Bayer, Sandoz et Viatris ont été reconnus coupables de défaut d’information. Une première en France, qui pourrait bouleverser le secteur pharmaceutique.

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L'UFC-Que Choisir tire la sonnette d'alarme

Le 2 juin 2025, le tribunal judiciaire de Poitiers a rendu une décision sans précédent. Les laboratoires Bayer, Sandoz et Viatris ont été condamnés à verser plus de 300 000 euros à une patiente de 55 ans. Cette dernière a développé des méningiomes, des tumeurs cérébrales, après avoir pris de l’Androcur pendant plus de 20 ans. Le tribunal a reconnu un défaut d’information de la part des laboratoires, ainsi que la responsabilité du médecin prescripteur et du pharmacien.

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Cette affaire met ainsi en lumière les risques associés à l’acétate de cyprotérone, principe actif de l’Androcur, et soulève des questions sur la responsabilité des acteurs de la chaîne médicale. Elle pourrait donc ouvrir la voie à d’autres actions en justice de la part de patientes ayant subi des effets similaires.

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Une patiente victime de méningiomes après un traitement prolongé

La plaignante, traitée pour endométriose et hyperpilosité, a commencé à prendre de l’Androcur dans les années 1990. Ensuite, en 2013, elle a été diagnostiquée avec plusieurs méningiomes, des tumeurs non cancéreuses des membranes entourant le cerveau. Ce qui pouvait ainsi entraîner des troubles neurologiques graves. Elle souffre aujourd’hui de troubles visuels, de pertes de mémoire et de fatigue importante.

notices medicaments @canva

Selon son avocat, Me Romain Sintès, cette décision est une première en France et pourrait faire jurisprudence. Il estime que les laboratoires avaient connaissance des risques depuis 2008, mais n’ont pas informé correctement les patients et les professionnels de santé.

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Le tribunal a jugé que le dommage subi par la patiente est bien le résultat des traitements médicamenteux qu’elle a suivis. Et que les laboratoires n’ont pas assuré une information rapide et efficiente à destination des consommateurs.

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Une décision qui pourrait faire jurisprudence

Cette condamnation marque un tournant dans la reconnaissance des effets secondaires graves liés à certains médicaments. Elle souligne l’importance du devoir d’information des laboratoires pharmaceutiques et des professionnels de santé.

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Le cas de l’Androcur n’est pas isolé. D’autres progestatifs, comme le Lutényl et le Lutéran, sont également mis en cause pour des risques similaires de méningiomes. Des procédures judiciaires sont en cours, et l’État français est également poursuivi pour sa réaction tardive face à ces alertes sanitaires.

Cette affaire rappelle les précédents scandales sanitaires, tels que ceux du Mediator et de la Dépakine. Elle met en lumière la nécessité d’une vigilance accrue concernant les effets secondaires des médicaments.

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