Cette mère a tué l’assassin de sa fille de 7 ans en plein procès, et ce qui s’est passé ensuite a bouleversé tout un pays (vidéo)
L’histoire tragique de cette mère allemande a bouleversé tout un pays : en plein procès, elle a abattu l’assassin de sa fille de sept ans.
L’affaire glaçante de Marianne Bachmeier
Tout commence en mai 1980, dans la ville de Lübeck, en Allemagne. Anna, une petite fille de sept ans, disparaît après une dispute avec sa mère. Elle quitte sa maison, part jouer dans la rue et se retrouve alors devant le domicile de Klaus Grabowski.
Mais l’homme est, en vrai, un boucher déjà connu pour des agressions sexuelles sur mineures. L’horreur qui suit est inimaginable : l’homme insiste pour faire entrer la fillette chez lui. Il l’agresse sexuellement puis l’étrangle avant de dissimuler son corps près d’un canal à quelques kilomètres de là.
Choquée par ce qu’il venait de faire, c’est sa propre fiancée qui décide de le dénoncer à la police. Ensuite, il est très rapidement arrêté par la police et conduit à un jugement.
Une confession insoutenable et insupportable
Face aux enquêteurs, Grabowski tient des propos insoutenables. Il affirme que la petite Anna avait tenté de le “séduire” et qu’il l’avait tuée par peur de retourner en prison. Pour la mère, Marianne Bachmeier, c’est l’effondrement.
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Déjà marquée par une jeunesse difficile, un père ancien SS, un beau-père violent et plusieurs agressions subies dans son adolescence, cette mère célibataire voit sa vie basculer une fois de plus. Mais cette fois-ci, son chagrin allait se transformer en une rage incontrôlable qui allait la pousser à commettre l’irréparable.
Un meurtre sous les yeux des juges
Le procès de Klaus Grabowski s’ouvre alors quelques mois plus tard. Et, en effet, l’impensable se produit lors du troisième jour du procès. Assise dans la salle d’audience, Marianne se lève, sort un pistolet qu’elle avait introduit clandestinement et abat froidement le meurtrier de sa fille, lui tirant huit balles dans le dos.
Elle déclare immédiatement : « Je voulais le tuer. Je voulais lui tirer dans le visage, mais je lui ai tiré dans le dos… J’espère qu’il est mort (…) Je l’ai fait pour toi, Anna”
La mère vengeresse
Arrêtée sur-le-champ, celle que la presse surnomme aussitôt “la mère vengeresse” voit son propre procès diviser l’Allemagne entière. Son geste radical soulève une question brûlante : jusqu’où peut aller un parent face à la perte brutale de son enfant et peut-il se faire justice soi-même ?
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Sous la pression d’une opinion publique partagée entre compassion et respect de l’État de droit, l’accusation de meurtre est abandonnée. Marianne est finalement condamnée en 1983 pour homicide involontaire à six ans de prison, mais n’en purgera que trois.
La vraie peine d’une mère endeuillée
Malgré sa vengeance, la mère de famille n’a pourtant jamais vraiment retrouvé la paix après la mort d’Anna. Après sa libération, elle tente de recommencer une vie loin de l’Allemagne. Mais un cancer du pancréas l’emporte en 1996, à seulement 46 ans.
Elle repose aujourd’hui dans la même tombe que sa fille, son geste restant à jamais gravé dans la mémoire collective comme une page sombre et profondément humaine de l’histoire judiciaire allemande.
L’Allemagne bouleversée par cette mère
Près d’un demi-siècle plus tard, cette affaire et son verdict continuent d’ailleurs de diviser l’opinion publique allemande. 28 % des Allemands estiment que sa peine de prison était appropriée, tandis que 27 % la jugent trop lourde et 25 % trop légère.
Des chiffres qui montrent à quel point le geste de Marianne Bachmeier continue d’interroger la société sur les limites de la justice face à la douleur insoutenable d’un parent.