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Un chasseur de météorites révèle les recoins insoupçonnés de votre maison à inspecter

Publié par Killian Ravon le 25 Nov 2025 à 2:28

Chaque jour, une pluie de minuscules fragments venus du cosmos tombe sur la Terre. Sans que personne ou presque ne s’en rende compte. Pourtant, certains de ces grains pourraient se cacher tout près, dans l’environnement le plus banal qui soit : la maison. À l’approche de la fin de l’année 2025.

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Homme concentré observant de très près un morceau de météorite sombre avec une loupe, posé dans une pièce éclairée par la lumière du jour.
Un passionné d’astronomie examine minutieusement un fragment de météorite, à la recherche des indices de son voyage cosmique

Alors que les yeux se tournent souvent vers le ciel, des spécialistes rappellent qu’il pourrait aussi être très intéressant de regarder… juste au-dessus de sa tête.

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Gros plan sur une météorite brune aux contours irréguliers posée sur un support transparent, montrant sa croûte de fusion et ses cavités de surface.
Une météorite métallique bien conservée révèle à l’œil nu les cicatrices de son voyage dans l’atmosphère.
Crédit : Pixabay / Hans
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Des vestiges du système solaire qui tombent partout

Les météorites sont des morceaux de roches ou de métal issus d’astéroïdes, parfois même de la Lune ou de Mars, qui ont survécu à leur traversée de l’atmosphère. Pour les scientifiques, ce sont de véritables capsules temporelles, presque intactes depuis la formation du système solaire. Chaque fragment permet de remonter des milliards d’années en arrière, bien avant la naissance de la Terre.

On imagine souvent ces objets comme de gigantesques blocs embrasés creusant des cratères dans le sol. En réalité, la grande majorité des fragments qui atteignent la surface sont minuscules, invisibles à l’œil nu ou presque.

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Ils se mêlent à la poussière et aux débris du quotidien, ce qui explique pourquoi ils passent si facilement inaperçus. Mais saviez-vous que ces poussières peuvent être bien plus fréquentes que les grosses chutes spectaculaires qui font la une de l’actualité ?

La France fait d’ailleurs partie des pays les mieux dotés en chutes et trouvailles de météorites par kilomètre carré. Entre le climat tempéré, la densité de population et l’intérêt croissant pour l’astronomie, les conditions sont réunies pour qu’un fragment venu de l’espace finisse tôt ou tard entre les mains d’un particulier. Restait à savoir où chercher.

Pluie de météores lumineuse dans un ciel crépusculaire violet avec une fine lune en croissant, au-dessus de la silhouette sombre de conifères.
Une pluie de météores rappelle que la Terre traverse en permanence des nuages de poussières cosmiques.
Crédit : Pixabay / upklyak
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Quand un caillou spatial vaut plus cher que l’or

Trouver un fragment n’est pas seulement une affaire de curiosité scientifique. La valeur d’une météorite peut varier de quelques centimes à plus de 1 000 euros le gramme pour les spécimens les plus rares. Tout dépend d’une série de critères très précis que les spécialistes scrutent attentivement.

Le type de roche joue un rôle majeur. Les météorites rocheuses sont les plus communes et donc souvent les moins chères, même si elles peuvent atteindre des sommes intéressantes lorsqu’elles sont bien conservées. En revanche, les météorites mixtes, qui présentent à la fois du métal et des inclusions transparentes, attirent particulièrement les collectionneurs. C’est notamment le cas de celles qui contiennent des cristaux d’olivine, formant parfois de véritables vitraux naturels lorsqu’elles sont coupées en fines tranches.

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L’origine compte tout autant. Les fragments clairement identifiés comme météorites de Lune ou météorites de Mars figurent parmi les plus recherchés : leur rareté et leur histoire font exploser les prix, jusqu’à environ 300 euros, voire 1 000 euros le gramme.

À cela s’ajoutent l’état de conservation, la taille du spécimen et la présence ou non de croûte de fusion, cette fine pellicule sombre formée lors de l’entrée dans l’atmosphère. Un bloc intact, bien conservé et de belle taille restera toujours plus désirable qu’un fragment abîmé ou morcelé.

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De quoi comprendre pourquoi certains amateurs se transforment en chasseur de météorites et consacrent des heures à fouiller le sol, les champs… et même les toits.

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Vue aérienne d’un vaste cratère circulaire de météorite au milieu d’un paysage désertique beige parcouru de pistes et de roches.
Les grands cratères témoignent, à une autre échelle, de l’impact des corps célestes sur la surface terrestre.
Crédit : Pixabay / WikiImages

La poussière d’étoiles, un invité discret dans la maison

À l’échelle du quotidien, ce sont surtout les micrométéorites qui intéressent les chasseurs amateurs. Ces particules infimes, souvent plus petites qu’un grain de sable, tombent littéralement partout. Elles sont parfois surnommées « poussière d’étoiles » tant leur origine fait rêver. Invisibles lorsqu’elles se mêlent à la poussière domestique, elles n’en restent pas moins de véritables morceaux de poussière cosmique.

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Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces micrométéorites ne se trouvent pas uniquement dans des déserts ou sur des glaciers reculés. Elles peuvent s’accumuler dans des environnements très ordinaires, y compris en ville. Mais pour espérer les retrouver, encore faut-il choisir le bon endroit.

C’est là qu’un détail architectural change tout : la forme du toit. Un toit plat – comme ceux que l’on trouve sur de nombreux bâtiments modernes ou certains immeubles avec toit-terrasse – retient beaucoup mieux les particules tombées du ciel.

Sur un sol classique, la pluie, le vent, le passage des tondeuses, le labour ou tout simplement la circulation des humains et des animaux dispersent en permanence les débris. À l’inverse, un toit plat fait office de piège naturel : ce qui tombe reste, parfois durant des années.

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Sur les toits en pente, c’est une tout autre histoire. Les particules glissent, sont emportées par l’eau ou s’accumulent dans les gouttières avant d’être rejetées au sol. Les chances d’y retrouver une poussière réellement extraterrestre deviennent alors nettement plus faibles, même si elles ne sont pas totalement nulles.

Un mode d’emploi minutieux pour isoler les grains venus du ciel

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Lorsqu’un toit plat est accessible et sécurisé, il peut devenir un excellent terrain de chasse. Les spécialistes recommandent toutefois de procéder avec méthode pour ne pas confondre la moindre particule sombre avec des roches spatiales.

La première étape consiste à récupérer les débris accumulés sur la surface : poussières, feuilles mortes, petits gravats. Le tout est soigneusement balayé puis collecté dans un récipient. Il ne s’agit pas encore de distinguer ce qui vient de l’espace de ce qui appartient au quotidien, mais simplement de ne rien laisser de côté.

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Ensuite, ces débris sont lavés à grande eau, de préférence savonneuse, afin d’éliminer les éléments les plus légers comme les poussières classiques ou certains pollens.

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Cette opération de rinçage est généralement répétée jusqu’à ce que l’eau devienne claire. Au fond du récipient, un dépôt plus lourd se forme : ce sont les particules minérales, parmi lesquelles peuvent se cacher les micrométéorites recherchées. Une fois bien sèches, ces particules sont prêtes pour une étape cruciale : le tri magnétique.

Petite météorite sombre et oxydée reposant dans l’herbe verte, mettant en contraste la roche brûlée et la végétation.
Même de taille modeste, une météorite découverte au sol peut raconter une histoire vieille de milliards d’années.
Crédit : Pixabay / Alexas_Fotos

La prudence doit rester de mise

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Un aimant puissant, souvent glissé dans un simple sac plastique pour ne pas se salir, est alors passé sur le mélange. Une partie des grains se colle à l’aimant : ce sont les particules magnétiques, riches en fer. Certaines sont d’origine industrielle ou domestique, mais d’autres peuvent bel et bien venir de l’espace. Ce tri magnétique permet donc de réduire considérablement la quantité de matière à examiner ensuite au microscope.

Pour l’observation, un grossissement de l’ordre de 50x est recommandé. L’œil doit alors rechercher des formes sphériques ou globalement arrondies. Lors de l’entrée dans l’atmosphère, les roches se mettent à fondre, puis se resolidifient en gouttelettes, ce qui explique en partie cette forme de petite bille.

Cependant, la prudence reste de mise : certaines particules issues d’activités terrestres, comme des résidus métalliques industriels, peuvent elles aussi être rondes et magnétiques.

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Ensemble de toits plats et terrasses végétalisées au sommet d’immeubles colorés, vus en plongée dans une ville ensoleillée.
Les toits-terrasses des immeubles modernes peuvent piéger la poussière d’étoiles qui tombe chaque jour.
Crédit : Pixabay / Antranias

Avant de rêver au jackpot, faire authentifier sa trouvaille

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Même si un grain semble parfaitement sphérique, sombre, magnétique et tout droit venu du ciel, il est indispensable de le faire examiner. Les experts recommandent de s’adresser à un météoritologue ou à un musée d’histoire naturelle.

Ces spécialistes disposent des instruments et des bases de données nécessaires pour distinguer une véritable météorite d’un simple minéral terrestre, comme une scorie industrielle ou un nodule de fer sans intérêt particulier.

Si l’objet est confirmé comme extraterrestre, il fera ensuite l’objet d’une classification précise : chondrite, sidérite, achondrite… Ce classement tient compte de sa composition, de sa structure interne et parfois de son origine probable.

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Il est essentiel pour déterminer la rareté du fragment et, par ricochet, sa valeur potentielle sur le marché. C’est également cette classification qui permet, à terme, d’enrichir les registres scientifiques répertoriant les chutes et découvertes de météorites à travers le monde.

Une fois la classification obtenue, place à l’estimation. Des experts spécialisés ou certaines maisons de vente aux enchères peuvent alors donner une idée du prix, en tenant compte de tous les critères évoqués : type, provenance, taille, état de conservation, unicité. Plus le fragment est rare ou spectaculaire, plus les enchères peuvent grimper.

C’est seulement à ce stade, après ce patient parcours d’identification, qu’un petit grain trouvé sur un toit plat peut éventuellement se transformer en trésor. D’autant que, pour les spécimens les plus rares, la valeur d’une météorite peut atteindre environ 1 000 euros le gramme : de quoi regarder, en cette fin 2025, la poussière accumulée sur un simple toit-terrasse avec un tout autre regard.

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