Nouvelle démission de Sébastien Lecornu ? On connait déjà la date
Actuellement, le budget 2026 pour la Sécurité sociale est en cours de débat et doit être voté sous peu. Mais, si le budget venait à ne pas être voté, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, risquerait de devoir présenter sa démission.
Emmanuel Macron va-t-il être obligé de démissionner ?
Emmanuel Macron est dans la tourmente depuis plusieurs années. Élu en 2017, puis réélu en 2022, le président français est de plus en plus impopulaire auprès des politiques, mais également auprès du public. Dans certains sondages, il est même passé sous la barre des 30 % de satisfaction.
Mais, il y a plusieurs éléments qui ont contribué à cette chute : crise des Gilets jaunes, réforme des retraites, multiplication des 49.3 (passage de lois en force sans vote), inflation des prix, l’impression de payer toujours plus et d’avoir de moins en moins de pouvoir d’achat…
Une Assemblée nationale coupée en trois grands blocs sans réelle majorité
Il y a aussi eu la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024, ce qui a eu pour effet de lui faire perdre beaucoup d’alliés et de faire perdre la majorité à son parti politique. Cette dissolution, que le président peut réitérer dès maintenant s’il le veut, a aussi scindé l’Assemblée en trois blocs.
Concrètement, l’Assemblée de députés est découpée en trois grands blocs après les législatives de 2024 : la gauche, le centre et la droite. Autrement dit : il n’y a pas de majorité claire et donc le vote des lois est beaucoup plus difficile dans la mesure où les trois blocs sont souvent en désaccord.
Sept Premiers ministres en seulement huit années
Comme le parti présidentiel n’a plus la majorité, le gouvernement peine à faire voter ses lois. Ainsi, Emmanuel Macron a enchaîné les Premiers ministres et les gouvernements, mais aussi les 49.3 (se sentant obligé de faire passer les lois en force face à une Assemblée très hétérogène.
Emmanuel Macron a quand même eu sept Premiers ministres en huit ans : Édouard Philippe, Jean Castex, Élisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier, François Bayrou, Sébastien Lecornu… Puis, de nouveau Sébastien Lecornu, renommé à sa propre succession.
Cette situation pousse le peuple à se demander si le gouvernement est vraiment sérieux et si Emmanuel Macron ne devrait pas démissionner. D’autant que le gouvernement de Sébastien Lecornu 2 ne fait pas non plus l’unanimité.
Dette nationale : des budgets difficiles à faire voter
Alors qu’Emmanuel Macron a été accusé d’avoir commandité un assassinat, le président est donc dans la tourmente et sa politique est de plus en plus jugée comme instable et non viable sur le long terme. Beaucoup de gens se demandent s’il pourra rester jusqu’en 2027.
Et, cette instabilité politique constitue même un danger d’ordre financier pour la France. Comme vous le savez, la France est actuellement très endettée. La dette nationale s’élève à plus de 3000 milliards d’euros. Dans ce cadre, l’élaboration des projets de lois de finances annuels joue un grand rôle.
Chaque année, le Premier ministre tente de dresser un nouveau budget annuel afin de réduire ce déficit. Sauf que, Michel Barnier et François Bayrou ont tous les deux été confrontés à des difficultés pour faire voter leurs budgets 2025 et 2026.
Budget 2026 : des mesures qui peuvent ne pas plaire
Alors que certains députés s’opposaient à certaines de leurs propositions de loi, proposées pour faire des économies, des motions de censure ont été déposées et des 49.3 ont été déclarés. Ainsi, les gouvernements Barnier et Bayrou sont tombés.
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Sauf que, actuellement, la proposition de budget 2026 de Sébastien Lecornu est en cours de débats et de vote à l’Assemblée nationale. Parmi les mesures : la suppression de 23 niches fiscales, une nouvelle taxe sur le patrimoine financier, ou une contribution différentielle sur les plus hauts revenus.
Mais aussi : une nouvelle taxe sur les liquides de vapotage, des nouveautés pour les retraités, de gros changements pour les personnes en Affections Longues Durées (ALD), et potentiellement une hausse de la taxe foncière, mais qui semble suspendue.
« 17,6 milliards d’euros en 2026, contre 23 milliards en 2025 »
Et, en ce moment, c’est le budget de la Sécurité sociale qui est en plein débat et qui doit bientôt être voté. « Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), ramène le déficit prévisionnel de la Sécu à 17,6 milliards d’euros en 2026, contre 23 milliards en 2025″, lit-on ici.
Le budget prévoit par exemple : la création de 5 000 Maisons France Santé d’ici 2027, revoir l’accès à l’ALD, une hausse des franchises et des participations forfaitaires, des réformes des arrêts maladie, un nouveau congé de naissance…
Doublement des franchises et réforme des arrêts de travail
Plusieurs mesures touchent directement le portefeuille ou les droits sociaux, et elles risquent clairement de coincer dans l’opinion. La première, c’est le doublement des franchises et des participations forfaitaires sur les soins et les médicaments.
Les boîtes de médicaments et les actes paramédicaux seraient désormais taxés à 2 euros, les transports sanitaires à 8 euros, les consultations à 4 euros, avec des plafonds annuels portés à 100 euros au lieu de 50 euros.
La réforme des arrêts de travail risque, elle aussi, de braquer du monde. Le texte prévoit de limiter plus strictement la durée des arrêts initiaux (1 mois après hospitalisation, 15 jours en ville, puis renouvellements par tranches de 2 mois), avec un suivi plus serré par l’Assurance maladie.
ALD, retraites et gel des prestations sociales
La suppression des ALD non exonérantes, qui permettaient des arrêts longs et des IJ spécifiques sans exonération de ticket modérateur, va aussi être perçue comme un durcissement, surtout par les personnes atteintes de pathologies longues mais pas forcément « lourdes » au sens administratif.
Côté retraites, les signaux envoyés aux seniors sont particulièrement sensibles. En 2026, les pensions et plusieurs prestations sociales seraient gelées, dans une logique « d’année blanche ». Puis, entre 2027 et 2030, les pensions seraient revalorisées 0,4 point en dessous de l’inflation.
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Sébastien Lecornu, obligé de démissionner ?
Ce ne sont que des exemples. Mais, concrètement, les mesures proposées risquent de ne pas plaire à tous les députés. Autrement dit, même si Sébastien Lecornu ne veut pas prononcer de 49.3, il pourrait y être amené si le budget 2026 de la Sécu n’est pas voté.
Et, si le budget de la Sécurité sociale n’est pas voté, cela pourrait avoir plusieurs effets. Premièrement, le budget pour la Sécu pourrait être réécrit pour mieux coller aux exigences de tout le monde, mais cela risque d’être compliqué de plaire à tous. C’est donc l’option la moins probable.
Et, deuxièmement, cela pourrait mener à une motion de censure. Dans les deux cas, cela peut aussi mener à un budget adopté tardivement (comme en 2025) et, potentiellement, à la démission de l’actuel Premier ministre Sébastien Lecornu.
Sébastien Lecornu ne veut pas utiliser le 49.3
Sébastien Lecornu, âgé de 39 ans, est présent au sein du gouvernement macroniste depuis 2017. Il a été secrétaire d’État, puis ministre chargé des Collectivités territoriales, ministre des Outre-mer, puis ministre des Armées avant de devenir Premier ministre.
Sébastien Lecornu n’est pas le Premier ministre le plus apprécié ni le plus détesté sous Emmanuel Macron. Toutefois, si le budget 2026 de la Sécurité sociale n’est pas voté, il risque sa place en tant que Premier ministre. Sébastien Lecornu pourrait être amené à présenter sa démission.
Normalement, le vote du PLFSS (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale) devrait avoir lieu ce 9 décembre prochain. Comme Sébastien Lecornu a déclaré qu’il ne voulait pas utiliser le 49.3, il ne devrait pas être obligé d’engager son gouvernement et donc de démissionner.
Va-t-il quand même être obligé de démissionner ?
Mais, si le budget 2026 pour la Sécu n’est pas voté, il demeure possible que le Premier ministre soit obligé de prononcer quand même le 49.3 et donc potentiellement de faire face à une motion de censure. Laquelle, si elle est adoptée, l’obligera à démissionner.
Notez que si le budget pour la Sécu n’est pas voté, cela voudrait aussi dire que le texte de suspension de la réforme des retraites ne sera pas voté non plus. Sauf que Sébastien Lecornu aurait promis ce texte à la France Insoumise.
Dans ce cadre, la France Insoumise pourrait déposer une motion de censure d’initiative parlementaire. Mais, pour certains politiciens, il se peut aussi que Sébastien Lecornu n’attende même pas une motion de censure.
Une démission possible dès le 9 décembre prochain ?
D’après un ancien de Matignon, « il n’attendra pas une éventuelle motion de censure, ce serait trop humiliant », peut-on lire ici. Notez que l’actuel Premier ministre avait déjà souhaité démissionner très récemment et avait déposé sa démission le 6 octobre dernier.
Mais, Emmanuel Macron a choisi de le renommer à sa propre succession après sa démission. Ainsi, il ne serait pas très étonnant que Sébastien Lecornu souhaite donner sa démission une nouvelle fois dès le soir du 9 décembre 2025.