« Les médicaments ne seront plus remboursés » : L’annonce choc de François Bayrou
Il y a quelques jours, le premier ministre François Bayrou a fait plusieurs annonces concernant son budget pour 2026. Dans ce cadre, il a également fait une annonce sur le remboursement de certains médicaments et ça ne passe pas. On vous raconte.
François Bayrou travaille sur son budget pour 2026
Comme vous le savez, la France est endettée à hauteur de plus de 3000 milliards d’euros. Épinglée par l’Union européenne (UE), la France est devenue le troisième pays le plus endetté d’UE après la Grèce et l’Italie. Pour éviter une amende et une grosse crise financière, le pays doit redresser la barre.
Michel Barnier, ex-premier ministre, avait déjà tenté de changer la donne en proposant 60 milliards d’économies pour son budget 2025. Mais, ce budget n’a pas fait l’unanimité. Alors que les discordes fusaient à l’Assemblée nationale, il a essayé de la faire passer sans vote, avec le 49.3.
Mais, ça n’a pas fonctionné. Une motion de censure a été déposée, elle a été votée et le gouvernement de Michel Barnier a été renversé. François Bayrou a été nommé à sa succession et a composé un budget pour 2025 en urgence. Là aussi, il tente de la passer avec le 49.3.
Cette fois, le budget 2025 passe et est adopté en retard, en février 2025. Pour François Bayrou, cette année et les années à venir seront décisives. Son but serait surtout de stabiliser la dette et d’éviter qu’elle n’augmente. Pour Bayrou, cela pourrait être faisable d’ici à 2029.
Mais, pour y parvenir, il faut faire des économies sur certains postes et trouver de l’argent. Ainsi, François Bayrou a proposé sa feuille de route pour le budget 2026. Le texte du budget 2026 doit être rédigé cet été 2025 et doit être voté à l’Assemblée entre octobre et décembre 2025.
Des mesures annoncées mais très critiquées
Ce 15 juillet 2025, le premier ministre a annoncé plusieurs mesures qui pourraient donc être inscrites (ou négociées) dans le cadre du projet de loi des finances 2026. Lors d’une conférence, il a donc fait des annonces, dont de nombreuses annonces qui ont fait jaser.
Parmi ces mesures, il y a notamment eu une proposition de gel des dépenses, une idée qui s’apparente à une « année blanche ». Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Globalement, cela veut dire que les dépenses de l’État seront gelées durant l’année 2026 et resteront donc les mêmes que pendant 2025.
Cela implique que les dépenses ne seront plus indexées sur l’inflation. Autrement dit, les aides sociales ou encore les pensions de retraites n’augmenteront pas en fonction de l’inflation. Le barème de l’impôt sur le revenu ne bougera pas non plus, ce qui pourrait vouloir dire payer plus d’impôts.
Certains opposants politiques parlent déjà « d’impôts déguisés ». Cette mesure n’a vraiment pas fait l’unanimité. Mais, elle n’est pas arrivée seule. François Bayrou a également annoncé d’une partie des fonctionnaires ne seraient plus remplacés ou encore que deux jours fériés pourraient être supprimés.
Peu de temps après, la ministre du Travail a d’ailleurs proposé de changer les règles au sujet des congés payés. L’idée serait de donner le choix aux salariés : soit conserver sa cinquième semaine de congés payés ou y renoncer (donc travailler) contre une rémunération.
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« Les médicaments sans lien avec l’ALD ne seront plus remboursés »
Mais, voilà qu’une autre mesure fait réagir. Lors de cette conférence, le premier ministre a aussi annoncé que « les médicaments sans lien avec l’ALD ne seront plus remboursés ». Une annonce qui a vraiment fait réagir auprès du public et des oppositions.
En soi, du côté santé, Bayrou a fait plusieurs annonces. Il a aussi annoncé un changement possible du côté des arrêts maladies, un changement qui impacte autant le secteur santé que le secteur travail. « Le médecin généraliste pourra déterminer une reprise anticipée du travail pour les arrêts maladies », disait-il.
Bayrou pense alors faire 5 milliards d’euros d’économies pour la santé. Pour y parvenir, le premier ministre a donc décidé de s’attaquer au remboursement des médicaments pour l’ALD. Mais de quoi on parle exactement ?
C’est quoi une ALD ?
ALD, c’est l’acronyme d’Affection de Longue Durée. Cela désigne une maladie chronique, grave, qui nécessite un traitement long et souvent coûteux. L’ALD ouvre droit à une prise en charge spécifique par l’Assurance maladie, parfois à 100 %. Mais toutes les maladies ne sont pas considérées comme des ALD.
Il y a plusieurs catégories. Nous avons les ALD exonérantes, dites ALD 30, regroupent une liste précise de pathologies fixées par décret (cancer, diabète de type 1 et 2, sclérose en plaques, maladie de Parkinson, AVC invalidant, etc.).
Il y a ensuite les ALD hors liste, plus rares, concernent des maladies graves qui ne figurent pas dans cette fameuse liste, mais qui nécessitent, elles aussi, un traitement long et coûteux. Enfin, il y a les ALD temporaires, pour des soins lourds mais sur une période limitée (greffe, traitement anticancéreux, etc.).
Remboursements des ALD et reconnaissance
Être reconnu en ALD permet de ne plus avancer les frais pour les soins en lien avec la maladie : consultations, médicaments, examens, hospitalisations… Tout est pris en charge à 100 % sur la base des tarifs de la Sécurité sociale.
Attention : cela ne couvre pas les dépassements d’honoraires ou les soins non liés à l’ALD. Et il faut une demande de votre médecin traitant, suivie d’un accord du service médical de l’Assurance maladie.
Par contre, la reconnaissance en ALD n’est pas automatique. C’est le médecin traitant qui décide si la maladie entre dans le cadre d’une ALD. Il remplit un protocole de soins, qui sera ensuite validé, ou non, par le médecin-conseil de l’Assurance maladie.
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L’ALD est ensuite valable pendant une durée déterminée, renouvelable si besoin. Pour les personnes atteintes de maladies chroniques, l’ALD, c’est souvent un soutien vital. Non seulement elle facilite l’accès aux soins, mais elle évite aussi les renoncements médicaux pour raisons financières.
En 2024, plus de 11 millions de Français étaient en ALD. Autant dire que c’est un enjeu de santé publique majeur. Mais, le remboursement des soins pour les ALD pourrait donc être changé avec le budget 2026.
Certains médicaments non remboursés en 100 % ?
Si Emmanuel Macron a annoncé la prise en charge à 100 % des fauteuils roulants, les ALD pourraient maintenant pâtir à cause du déficit. Cette annonce de François Bayrou a vraiment fait jaser. À cause de cela, il risque sa place et la censure lors du vote du texte en fin d’année, s’il reste en état.
Notez que cette mesure avait déjà été évoquée en 2024. Mais, elle a belle et bien été mise sur la table par François Bayrou pour son budget 2026. Concrètement, qu’est-ce que cela peut vouloir dire ? Chez Ouest-France, un lecteur a posé la question.
« Les médicaments sans lien avec l’affection ne seraient plus remboursés à 100 %« , répondent alors les journalistes. Autrement dit, les médicaments sans lien avec l’ALD ne seront plus remboursés totalement.
Avec une croissance des maladies chroniques en France, le système de santé s’essouffle sous le poids du déficit financier. La France a donc décidé de s’attaquer aux ALD pour faire quelques économies.
« Si rien n’est fait, elle pèsera lourdement sur le dispositif des affections de longue durée, dont le nombre de bénéficiaires pourrait passer de 14,1 millions en 2023 à 18 millions à l’horizon 2035, un chiffre qui aura plus que doublé en l’espace de trente ans », explique la sécu dans un rapport.
La France ferait donc un peu comme ses voisins européens. Chez nous, les soins peuvent être remboursés à 100 % avec ALD (hors dépassements d’honoraires). Mais, ce n’est pas le cas en Belgique ou encore en Allemagne.
« Certains médicaments et soins […] ne seraient pas réellement efficaces sur ces pathologies »
Selon Ouest-France, Matignon estimerait qu’il fallait « réinterroger le panier de soins pris en charge à 100 % en ce qui concerne le lien avec la maladie en question, et le service rendu pour traiter cette affection ».
« Certains médicaments et soins, actuellement remboursés à 100 % et qui ne seraient pas réellement efficaces sur ces pathologies, pourraient donc ne plus être pris en charge », expliquent alors les journalistes du média.
Bayrou voudrait « pousser pour qu’on puisse sortir du statut ALD lorsque l’état de santé ne le justifie plus ». Une mesure qui ne plaît donc pas aux principaux concernés, soit environ 20 % de la population.
« Où est la dignité ? » : la mesure ne passe pas
Jocelyne Nouvet-Gire, présidente de l’Association française des sclérosés en plaques (AFSEP), s’est notamment exprimé sur le sujet, comme nous le lisons chez BFMTV.
« Où est la dignité ? Pourquoi chercher à faire des économies auprès des personnes malades qui n’ont pas demandé à l’être, qui souffrent déjà suffisamment. C’est une grosse fantaisie de la part du gouvernement de taper sur nous », a-t-elle alors déclaré. Et vous, vous en pensez quoi ?
- 31/07/2025 à 22:06Et les cures thermales bidon alors?
- 26/07/2025 à 16:16Il faudrait que ce soit un Général qui devienne à nouveau Président de la République car dans l'Armée, le Service de la Santé va bien !!!
- 25/07/2025 à 21:09faire des economies pour tous ceux qui sont au gouvernement, les senateurs , les deputes et autre presidents de ci et de ça à ne rien faire et qui nous mange toutes nos economies , etant dire que l'on doit mourir c'est normal alors que c'est nous qui faisont tourner la france et on nous taxe encore c'est une honte!
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