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Qu’est-ce que la dysmorphophobie ? Ce trouble qui peut vous pourrir la vie

Publié par Charlène Deveaux le 13 Fév 2022 à 7:29
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La dysmorphophobie, ce trouble méconnu qui toucherait environ 2% de la population mondiale, se rapprocherait des troubles obsessionnels et compulsifs. Les personnes qui en sont atteintes ne le savent pas la plupart du temps et ignorent même ce que signifie ce terme et à quelle pathologie il renvoie. Alors, quels sont les symptômes, les causes, et comment y remédier ?

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dismorphophobie

La dysmorphophobie, c’est quoi ?

La dysmorphphobie est un trouble qui désigne le fait d’avoir honte de son corps, ou d’une partie ciblée de celui-ci. Une gêne particulièrement difficile à vivre, puisqu’elle occupe l’esprit de la personne concernée jour et nuit. Plus qu’un simple complexe, c’est un véritable sentiment de culpabilité et de dégoût que l’on va ressentir à propos de nous-même. Une particularité qui relève un peu du sadomasochisme, puisque l’individu qui en souffre va pouvoir passer des heures a se reluquer dans le miroir, ou va à l’inverse, les fuir comme la peste.

Un profond manque de confiance en soi qui apparaît souvent à des moments où le physique est amené à changer, comme durant l’adolescence, lors d’une grossesse ou pendant la ménopause. Des périodes charnières de la vie où l’on voit notre corps se métamorphoser. Le problème, c’est que ces changements peuvent être particulièrement compliqués psychologiquement pour certaines personnes, qui vont développer un profond mal-être lié à leur physique. Et disons que l’époque dans laquelle nous vivons n’est pas là pour arranger les choses.

Les causes

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En effet, durant ces périodes difficiles dans lesquelles notre fragilité et notre vulnérabilité sont à leur paroxysme, il existe certains facteurs qui empirent, voire déclenchent ces malaises. À commencer par les réseau sociaux. Sur Internet, il existe de nombreuses applications sur lesquelles vous pouvez passer votre journée à faire défiler des photos d’influenceurs.ces et de mannequins, tous plus beaux et musclés les uns que les autres. Des images qui ne reflètent pas forcément (voire pas du tout) la réalité, car très souvent retouchées, mais qui suffisent à coller dans la tête des personnes les plus fragiles des complexes très forts.

Certains traumatismes peuvent également provenir de l’enfance (comme souvent). Une réflexion mal digérée d’un parent, ou des moqueries de la part de camarades d’école peuvent déclencher des blessures encore très présentes, même des années après. Le trouble de la dysmorphophobie peut être étroitement associé à la grossophobie, qui lui, concerne la discrimination des personnes en surpoids. La principale différence avec la dysmorphophobie, c’est que le bourreau ici, c’est vous-même.

Les conséquences

Les conséquences engendrées par la dysmorphophobie peuvent être désastreuses. En premier temps, sur la vie sociale. Il est compréhensif qu’il soit particulièrement difficile de s’épanouir en société, lorsque l’on a constamment l’impression d’être observé et moqué pour son physique. Comme l’indique la psychologue clinicienne Clémence Viau dans un article de Aufeminin : « La partie du corps méprisée devient l’objet d’une hyperfocalisation, les préoccupations sont démesurées voire délirantes » .

Ainsi, on constate que 70 % des individus souffrant de dysmorphophobie sont en état de dépression, et que 60 % ne possèdent pas de travail ou de situation professionnelle stable. De plus, nombreux sont ceux qui ont pensé ou qui ont eu recours à la chirurgie esthétique, pensant que cela est l’ultime moyen de se défaire de ses particularités physiques invisibles et inexistantes. En ce qui concerne les cas les plus dramatiques, 20 % des patients concernés auraient connus des tentatives de suicide.

Les symptômes de la dysmorphophobie

Quand vous souffrez de dysmorphphobie, certaines habitudes ont tendance à se manifester dans votre quotidien :

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  • Durant des journées entière, vous pouvez vous dénigrer devant une glace et le « défaut » que vous percevez frise l’obsession.
  • Vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour masquer ce défaut.
  • Vous envisagez certaines pratiques médicales comme la chirurgie esthétique pour l’enlever définitivement.
  • Sortir de chez vous est une vraie torture, tellement vous avez peur qu’on remarque ce que vous considérez qui ne va pas chez vous.
  • Une profonde anxiété vous pourrit la vie en permanence.

Solutions

Si vous vous reconnaissez dans ce portrait, le premier pas est déjà fait, puisque vous vous rendez compte de votre propre situation. Il est important de garder en tête que la dysmorphophobie part d’une idée, bien ancrée, mais complètement faussée de vous-même. C’est pourquoi il est vivement conseillé de consulter un spécialiste qui vous aidera à creuser de manière intensive et sur le long terme, les raisons qui vous ont poussé à vous dénigrer de la sorte.

Et dans certains cas, le mal-être est si profond et intense, que l’on peut également avoir recours à une thérapie Cognitive et  Comportementale, qui offre différentes approches thérapeutiques combinant l’exposition, la mise à distance des pensées par des techniques de relaxation ou de pleine conscience, le travail sur les obsessions, l’affirmation de soi, etc. Elle peut également être associée à un traitement médicamenteux par antidépresseur.

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