Deux jours fériés supprimés : une région française pourrait y échapper ?
Tout le monde en parle : François Bayrou a prévu de supprimer deux jours fériés pour son projet de loi des finances 2026. Une très mauvaise nouvelle pour de nombreux travailleurs, mais pas pour une région française en particulier. Cette région devrait effectivement échapper à cette mesure.
François Bayrou préparer son budget pour 2026
Cet été 2025 est décisif pour l’avenir politique du premier ministre François Bayrou. Pour cause, c’est cet été 2025 que doit être rédigé intégralement le texte du projet de loi des finances pour 2026. Après sa rédaction, le budget pour 2026 devra alors être soumis au vote.
Le vote à l’Assemblée nationale, donc par les députés, est prévu entre octobre et décembre 2025 pour une adoption du budget 2026 en janvier. Du moins, si le budget est bel et bien voté d’ici là. En effet, pour le budget de 2025, le budget n’a été adopté qu’en février, donc en retard.
Pour cause, l’ex-premier ministre, Michel Barnier, avait proposé un budget pour 2025 qui n’est pas passé auprès des députés. Ainsi, il a tenté de passer le budget en force avec le 49.3. Mais, une motion de censure a été déposée et a été votée favorablement. Son gouvernement a alors été renversé.
François Bayrou, nommé à sa suite, a dû proposer un budget en urgence. Finalement, le budget est passé, sans vote, avec le 49.3. Une motion avait été déposée, mais elle n’a pas eu assez de votre « pour ». Le budget 2025 est donc passé en retard.
Maintenant, François Bayrou doit donc proposer son budget pour 2026, mais il n’est pas à l’abri du dépôt d’une motion de censure. Cet été, il doit rédiger le texte final qui sera voté, mais il pourrait également entamer des modifications dans sa feuille de route ainsi que des négociations.
Un texte qui aurait besoin de modifications avant le vote
Et, selon ses opposants politiques, il y aura grandement besoin de modifications dans son texte actuel. D’après certains, notamment du côté de La France Insoumise ou du Rassemblement National, François Bayrou devra absolument modifier son texte pour son adoption.
S’il garde son texte pour 2026 en l’état, il risque une motion de censure et il risque également un renversement de son gouvernement, comme avec Michel Barnier. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que, pour le moment, les mesures annoncées ne plaisent pas au public.
« C’est une malédiction » : François Bayrou, sur la dette nationale
Certains appellent même à « chasser » François Bayrou de Matignon. Mais, concrètement, pourquoi ce budget pour 2026 fait polémique ? Ce 15 juillet 2025, lors d’une conférence, François Bayrou a exposé sa feuille de route pour ce budget 2026.
Il y a fait plusieurs propositions qui peuvent donc être inscrites dans le texte soumis au vote. « C’est une malédiction », a-t-il déclaré lors de cette conférence, en parlant de la dette nationale. Pour rappel, le pays est endetté à hauteur de plus de 3000 milliards d’euros.
Pour lui, les années à venir seront décisives pour freiner cette dette. Le budget 2026 permettrait alors de faire plus de 40 milliards d’économies, de quoi faire en sorte que la dette n’augmente plus d’ici 2029.
« C’est une malédiction pour les familles, pour les entreprises et pour un pays. C’est une malédiction qui n’a pas d’issue. Alors bien sûr, pendant longtemps, on ne voit pas le risque, on s’en accommode, on détourne les yeux. Et puis un jour, on est rattrapé », a-t-il déclaré.
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« Nous sommes le pays du monde qui a les impôts et les charges sociales les plus élevées. Et si l’abondance des impôts faisait la richesse et le bien-être d’une nation, nous serions le pays le plus prospère et le plus heureux de la planète. Et pourtant notre économie souffre« , a-t-il ajouté.
Des mesures polémiques pour le budget 2026
Alors, François Bayrou a annoncé plusieurs mesures possibles très polémiques. Par exemple, il a annoncé que les fonctionnaires seront moins remplacés, ou encore que certains médicaments pour les Affections Longues Durées (ALD) ne seront plus remboursés à 100 %.
Il a également annoncé un gel des dépenses pour 2026. C’est une sorte d’année blanche durant laquelle les dépenses de 2026 seront les mêmes qu’en 2025. Cela implique que les aides sociales ou les pensions de retraites ne seront pas augmentées en fonction de l’inflation.
Et, cela implique aussi que le barème de l’impôt sur le revenu restera inchangé, ce qui pourrait avoir pour effet de faire payer plus d’impôts à certains, voire que certains deviennent imposables en 2026 alors qu’ils ne l’étaient pas en 2025.
En même temps, la ministre du Travail a aussi proposé de « monétiser la cinquième semaine de congés », et le premier ministre a également proposé de supprimer deux jours fériés. Autrement dit, durant ces deux jours fériés, les travailleurs devront travailler.
Deux jours fériés supprimés en 2026
La suppression de ces deux jours fériés a vraiment fait réagir. Les Français ont l’impression qu’ils vont devoir toujours plus travailler pour pas grand-chose de plus. Actuellement, il existe déjà la suppression d’un jour férié au titre de la journée de solidarité. Mais, le public n’est pas prêt à en céder deux autres.
Alors que François Bayrou faisait face à un litige pour le paiement de ses charges de copropriétés, le premier ministre donnait comme exemple le lundi de Pâques et le 8 mai. Sauf que, les Français ne sont vraiment pas d’accord avec cette optique.
Une mobilisation contre les mesures annoncées par Bayrou est même en cours de préparation. Cette mobilisation devrait avoir lieu à partir du 10 septembre. Ses organisateurs appelaient à un « arrêt total du pays », de manière illimitée.
Les oppositions réagissent aux propositions
De leur côté, de nombreux opposants politiques se sont montrés contre son budget 2026. Une pétition contre la suppression de ces deux jours fériés a même été lancée.
« La violence sociale du plan Bayrou est-elle mesurée par son auteur ? La liste des ponctions sur les acquis de notre peuple est égale à ce que les très riches sont dispensés de payer », a par exemple déclaré Jean-Luc Mélenchon sur X (anciennement Twitter).
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« Un symbole : les deux jours fériés supprimés égalent le revenu de l’impôt sur la fortune que Macron interdit de rétablir… Toutes les agences de l’État vont aussi passer à la tronçonneuse style Trump », a-t-il alors ajouté. « Il faut le chasser », dit-il.
« François Bayrou veut imposer une ‘année blanche’, c’est-à-dire une purge fiscale et sociale, pour sept milliards d’euros. C’est exactement le coût de la hausse de la contribution de la France à l’Union européenne », a réagi Marine Le Pen.
« Une nouvelle fois, ce sont surtout les classes moyennes qui seront mises à contribution alors même que c’est par leur mobilisation et leur puissance de travail que le pays peut s’en sortir : un contre-sens de plus », a aussi écrit Xavier Bertrand.
« Bayrou déclare la guerre sociale. Suppression de 2 jours fériés, non remplacement d’1 fonctionnaire sur 3, déremboursement des médicaments, attaque sur l’assurance chômage, sur les arrêts maladie, privatisations », ajoute Mathilde Panot.
« Nous n’accepterons jamais que le peuple paie les cadeaux faits aux plus riches »
Elle n’en reste pas là. « Nous n’accepterons jamais que le peuple paie les cadeaux faits aux plus riches en faisant courir un risque récessif au pays. Nous censurerons cette politique de malheur », a-t-elle ajouté sur X.
« Ce n’est pas un budget, c’est une purge. 40 années de vie politique à rien faire et Bayrou explique aux Français qu’ils vont devoir cravacher plus sans rien y gagner. Quand est-ce qu’il dégage ? », écrit de son côté le conseiller à la mairie de Paris Ian Brossat.
« C’est un braquage en bande organisée auquel nous assistons ! Supprimer deux jours fériés pour nous faire travailler gratuitement. Baisser le remboursement des maladies graves. Geler les salaires et les pensions. Plus que jamais, il y a de nouvelles Bastilles à prendre », écrivait Fabien Roussel.
Une région sauvée face à la suppression de deux jours fériés ?
Mais, heureusement, une région de France devrait échapper à la mesure la plus polémique : la suppression des deux jours fériés. « D’éventuelles spécificités sont à prévoir pour l’Alsace, la Moselle et Saint-Pierre-et-Miquelon« , a notamment déclaré le premier ministre à ce sujet.
Par exemple, l’Alsace est une région dans laquelle le Vendredi Saint et le 26 décembre s’ajoutent aux autres jours fériés nationaux, c’est-à-dire que cette région a deux jours fériés de plus au niveau national.
La députée Brigitte Klinkert, du Haut-Rhin, a voulu en savoir plus sur cette déclaration de François Bayrou. « Avant de réagir, je voulais solliciter le Premier ministre directement. Il a évoqué la possibilité de remettre en cause deux jours fériés nationaux », a-t-elle déclaré.
« Mais il n’est pas dans ses intentions de revenir sur les spécificités de l’Alsace, et en particulier les deux jours fériés, le 26 décembre et le Vendredi Saint », a-t-elle déclaré. Cependant, la députée a dit qu’elle se montrerait « très vigilante » à ce sujet.
Notamment, sur les questions du « le droit local, l’assurance maladie alsacienne-mosellane ». « Je REFUSE que l’on touche aux spécificités de l’Alsace », a écrit de son côté Théo Bernhardt, député Rassemblement National du Bas-Rhin.
« Si nous voulons agir efficacement, c’est sur le temps global de travail qu’il faut intervenir, et non en supprimant des jours fériés », écrit le maire de Colmar. « Si on veut regarder les privilèges, prenons une vue d’ensemble sur tous les paramètres », a-t-il ajouté pour France 3.
« Prenez le taux d’absentéisme des fonctionnaires par exemple : on travaille plus et mieux en Alsace qu’ailleurs. Pourquoi faire payer les Alsaciens ? C’est un manque de respect pour ce qui fait notre identité », explique-t-il.
- 21/08/2025 à 17:56Les alsaciens sont comme tout le monde 2 jours en moins ces tout hop
- 19/08/2025 à 07:43Vous avez élu un mauvais, très mauvais président. Et bien, maintenant, pleurez !!!!! PAUVRE FRANCE !!! Je comprends pourquoi beaucoup d’entre nous dégage à l'étranger.....
- 18/08/2025 à 07:16Liberté, EGALITE, Fraternité.C'est ce qui devrait être mais malheureusement l'égalité n'existe pas. Pourtant je me sens aussi français qu'un Alsacien.
12 commentaires